La veille dites-vous ?
Comme beaucoup, j’entends parler de transformation digitale depuis quelques années.
Même moi, dans la pratique de mon métier de veille, alors que je lis beaucoup d’informations à longueur de parution, il m’a fallu du temps pour réaliser concrètement à quel point mon secteur a été touché.
Aujourd’hui, je sais que ce métier tel que je l’exerce n’existera plus dans quelques années sous sa forme actuelle. Aussi, j’ai eu envie de revenir sur son évolution et voir les perspectives qui sont au bout.
Le métier de veille s’articule autour du traitement de l’information en cinq phases :
- La collecte.
- La sélection.
- L’analyse.
- La diffusion.
- La mise à jour permanente du cahier des charges défini avec le client.
Changement progressif.
A la fin des années 90, tout se faisait dans des petites structures avec un cutter pour découper et coller les articles afin de réaliser des revues de presse de manière artisanale.
Puis l’évolution des besoins et la transformation numérique ont énormément modifié la pratique professionnelle. Exit la bonne vieille méthode. Désormais, tout passe par des plateformes de gestion de contenus avec une diffusion de l’information sur plusieurs supports.
Face à la multiplication des outils informatiques et au flux incessant de l’information qui irrigue tous les recoins du net ( du journal numérique le plus sérieux au réseau social qui échappe à tout contrôle), le défi quotidien réside dans la manière dont nous pouvons restituer la bonne information rapidement pour aider les services marketing, commerciaux ou les directions stratégiques à prendre leurs décisions.
Aujourd’hui, la veille web a pénétré tous les secteurs métiers. Et même si des agrégateurs de contenus gratuits se sont répandus, ils connaissent leurs limites et il y aura toujours ce besoin de l’humain pour analyser et restituer le contenu pertinent. Pour cela, notre valeur ajoutée reste intacte même si le cœur du métier se déplace légèrement.
Alors demain quoi ?
On le constate de plus en plus, pour ce qui est de la réception de l’information, la tendance est nettement à une vison “non texte” du résultat qui s’apparente un peu aux usages des réseaux sociaux. Certains clients ne veulent plus perdre du temps à la lecture. Ce qui les intéresse, c’est de savoir de quoi il est question en un clin d’œil. D’où la solution de plus en plus prisée d’insérer des tableaux de bord ou des graphiques dans sa revue de presse.
Les plateformes interactives sont également plébiscitées pour permettre d’extraire les informations et les garder en mode web afin de questionner une recherche liée à un moment donné.
Ce qu’il reste à parfaire pour répondre au besoin du client.
Malgré tous ces nouveaux outils, il reste des marges d’amélioration car toutes les sources d’informations ne sont pas totalement exploitées.
- Besoin de perfectionner l’analyse des données recueillies sur Twitter.
- Besoin et demande de fonctionnalités collaboratives et interactives dans les plateformes livrées au client.
- Besoin d’identifier, qualifier, analyser et restituer le sens d’une photo avec une vraie valeur ajoutée.
- Besoin de pouvoir agréger et analyser le contenu diffusé sur LinkedIn qui est très riche pour les services métiers , le prospect… Il en est de même pour les possibilités d’analyser les réseaux sociaux internes aux d’entreprise.
En résumé, le métier se recentrera sur une collaboration entre les fonctions marketing / informatique / analyses . L’analyse des données est de plus en plus indispensable. Les profils de data –scientist, data-analystes ou Datawebdesigner sont fortement recherchés. Notre valeur ajoutée réside dans notre capacité à mettre en évidence les contenus très spécifiques par rapport aux attentes de chaque client. C’est peut-être vers ces métiers que les compétences en veille pourront le plus converger.
Vilédé GNANVO
Sources :
Ma pratique quotidienne de ce métier.
Conférences du Search Day du 24/11/2016
“Veille strategique sur internet” : Gilles Balmisse ; editions ENI ; ISBN : 978–2–7460–9112–2
“L’œil et le bon” : par Ambre Delage dans Le nouvel économiste 25/11/2016 ; P20–22