Événements culturels

21 jours au Belize ou le mix parfait entre découverte, gourmandise et farniente.

21 jours au Belize ou le mix parfait entre découverte, gourmandise et farniente.

Ces trois semaines dans ce petit pays, (ancienne colonie britannique) niché en Amérique centrale ont été l’occasion de découvrir les diversités culturelles, environnementales et historiques. Entre saveurs exotiques et mélange de langues, Belize composé de plusieurs petites îles, et véritable paradis pour amoureux d’activités nautiques, m’a plongée dans un passé mystique où ruines mayas, temples imposants, faune et flore abondantes racontent un pan des différentes influences des civilisations qui ont façonné son esprit.

Des OH !…

A peine arrivée à l’aéroport de Belize City, l’effervescence des jours de découverte a été récompensée. Dans le taxi privé qui me cueille, le bonjour au conducteur était en anglais quand celui à la maman assise devant fut en espagnol, seule langue qu’elle parle alors.
Je rentre directement dans le décor d’un multilinguisme que je pratiquerai tout le long de mon séjour, au prix d’une gymnastique intellectuelle résultant parfois de « mots » de tête.
Autre objet de ravissement, la prégnance des origines du métissage des populations. Lors d’une promenade dans une boutique de vente d’objets locaux, et après les formalités de politesse, un dialogue s’instaure avec le vendeur :

Lui : Tu viens d’où ?
Moi : Je viens de France
Lui : Ah ok. C’est bien la première fois que je croise une Française comme toi… Euhhh oui, bon d’accord, mais tes ancêtres ? Ils viennent d’où tes ancêtres ?
Moi : Ah ok, oui je suis aussi originaire du Bénin, un pays d’Afrique de l’Ouest
Lui : Ah bah voilà, là je comprends mieux ! »

Cette petite conversation d’apparence anodine aura servi de fil conducteur tout au long de mon séjour pour comprendre la place qu’occupe au Belize la diversité des origines. Beaucoup de personnes se sont présentées et définies par leurs racines culturelles, gastronomiques et musicales tant le métissage est grand. Quasi tous revendiquant autant la place prépondérante qu’occupe le passé de leurs « ancêtres » que la fluidité totale dans laquelle s’exprime aujourd’hui le mélange entre anciens esclaves africains, autochtones des caraïbes, civilisations mayas, descendants d’anglais ou d’espagnols ou encore la communauté des mennonites. Le tout dans une joyeuse ambiance de récits alliant l’antique et le moderne.

Il y a aussi eu parfois de ma part la sensation de vide, ou plutôt, d’espace. Pas de foules se bousculant (à part pour monter dans les transports locaux), pas de brouhaha dans des espaces publics bondés de monde, pas de superposition de corps alignés sur le sable le long des plages comme des sardines entassées dans des boites de conserve.

Non, la sensation générale que je ressens est celle de disposer de tout l’espace et temps nécessaires pour profiter de chaque instant passé là-bas, loin d’une horde de touristes, malgré ce mois de février parfait pour ses températures idéales…

Et débats…

Idéales oui, mais c’était sans tenir compte de la pluie. Incessante qui aura réorienté bon nombre de mes envies. Quelle importance ? Après tout je suis en vacances, et j’ai surtout placé ce séjour sous le signe de la liberté, quasi totale : pas de location de voitures avec des contraintes de dates ou modalités de restitution, pas de programmes prédéfinis et figés. Je me réveille et ne fais que ce qui me donne envie, quitte parfois à m’aliéner de certaines activités touristiques « dites incontournables », qui nécessitent des inscriptions longtemps en amont. Ici, je suis en vacances, pas forcément pour faire du tourisme. Je n’ai pas couru les musées. J’ai souvent préféré m’asseoir dans des places centrales et discuter avec des personnes du pays. Les déplacements en bus étaient aussi parfaits pour ces rencontres qui ont été très riches, instructives quand bien même fugaces.

Pour autant, et je le précise, voyager seule dans une zone tournée vers le tourisme peut avoir quelques inconvénients : frustration de voir certaines visites souhaitées réservées aux seuls tours opérateurs, obstacles de dépendre d’excursions organisées par des agences qui ne proposent des activités qu’à partir d’un certain nombre de participants (au moins 2 ou 3), être tributaire de l’aléatoire des transports locaux pour la ponctualité, et les défauts de desserte entre certaines villes qui obligent à allonger les trajectoires.

Il y a eu surtout tous les petits clins d’œil qui font toujours sourire lors d’un déplacement à l’étranger. Parmi eux, certains standards de sécurité, comme cette installation électrique à Placencia, qui continue de me laisser sans voix…

Quelques vues

Ce constat général fait, je dirai que le séjour a été l’objet de découvertes de plusieurs centres d’intérêt incroyables, dont les images ci-dessous ne reflètent qu’une infime partie du ressenti sur le terrain. Aucune photo ne restituera fidèlement ni le vécu, ni la réalité. 

Le survol en avion pour admirer le grand trou bleu. Le fameux « Geat Blue Hole », cette grotte verticale de 124 mètres de profondeur et 318 mètres de largeur, située près du centre de l’atoll « Lighthouse Reef ». Faisant partie de la barrière de corail de Belize et considéré comme l’un des cinq meilleurs sites de plongée sous-marine au monde, il a été mis en lumière par les explorations du commandant Cousteau en 1971. Lors de ce vol en avion j’ai évidemment pu voir les atolls, et aperçu de haut une grande épave posée sur le récif.

L’exploration des sites archéologiques et les majestueuses ruines mayas. La cité de Xunantunich d’où peut s’observer la canopée depuis le sommet de la pyramide.

Plus petit, Cahal Puech avec ses labyrinthes, situé au sommet d’une colline au milieu de la ville de San Ignacio.

Sans oublier la traversée du New River où j’ai pu apercevoir quelques reptiles marins dont l’esprit malin n’a pas toujours permis d’immortaliser la présence par photo (tortues, iguanes, serpents, crocodiles, …) avant d’atteindre le site archéologique, Lamanaï.

De ces ruines, je suis restée fascinée par le mystère autour des traces ou légendes laissées par une civilisation. J’ai vu des singes hurleurs, des iguanes et autres animaux endémiques, objets artisanaux comme les poteries et les sculptures retrouvées lors des fouilles archéologiques dans les musées présents sur le site. 

J’ai fait des promenades dans la forêt tropicale lors de la visite de la réserve de Mountain Pine Ridge Forest et découvert la grotte Rio frio, les cascades (Rio on pools).

Durant mon séjour, un des éléments les plus importants a tourné autour des saveurs exotiques que j’ai eu à goûter (plats typiques comme le « rice and beans » cuits dans le lait de coco, les fry jack, les stew, l’escabeche, le ceviche ultra frais, les pupusas, les poissons et spécialités de mer). En plus des étapes dans des restaurants établis, mes papilles ont souvent été très sensibles aux spécialités culinaires typiques du Belize, que ce soit lors de promenades au marché, ou d’autres pauses ponctuelles en milieu d’après-midi.

Entre deux escapades ou trajets en transport, il y a eu, toujours, de grands moments consacrés au farniente, à discuter avec les personnes des villes ou villages, à se prélasser sur une chaise longue pour admirer le spectacle simple du coucher de soleil, écouter le bruit des vagues, boire une agua-coco sous les palmiers, observer l’engouement suscité par la danse des raies, attirées par les nourritures offertes par des guides en bordure de plage. Les séjours dans les îles paradisiaques de Caye Caulker ou San Pedro se prêtant à la relaxation étaient aussi de la partie.

Les flâneries urbaines étaient propices à la découverte de l’art et architecture présents sous différentes formes. J’ai pu aller à la rencontre d’artistes locaux à l’occasion du festival de Placencia, découvrir des fresques murales des villes des 6 différents districts du Belize, et visiter quelques galeries d’art.

Les maisons colorées font également partie des choses qui m’ont le plus marquées durant mon séjour.

Enfin, l’odeur de la saison tropicale avec la pluie qui vient juste de céder sa place à un grand soleil, n’est pas sans rappeler mon pays d’origine : le Bénin. La proximité entre les deux pays n’est pas qu’alphabétique. Plus d’une fois, j’ai eu l’impression de retourner dans mes souvenirs d’enfance. La faune et la flore, les rues pavées, certaines nourritures, (plats à base de riz et de banane plantain, de farine de mais), la décoration externe des maisons…

Petits conseils si vous y allez

Ce voyage a été une parenthèse heureuse en plein hiver parisien. Je finirai donc mon récit par quelques éléments qui pourraient aider les prochains aventuriers.

Sécurité : à part à Bélize City où je ne me suis pas attardée, je n’ai ressenti à aucun moment de danger à l’idée d’être une voyageuse solitaire. Du Nord au Sud en passant par quelques îles visitées, toutes les personnes croisées m’ont toujours assuré que les lieux étaient sans danger, même en pleine nuit. Ceci étant, la nuit tombant très vite et les rues étant mal éclairées dans des endroits ou villages souvent déserts, je n’ai pas non plus osé pousser le courage jusqu’à faire de l’auto stop…

Santé : munissez-vous de bombes anti-insectes. Les moustiques et autres moucherons ne rateront aucune occasion de vous piquer.

Respect de l’environnement : Belize est un pays très attentif à l’environnement, qui essaie de concilier tourisme et sauvegarde de la biodiversité. Régulièrement, des pancartes invitent à garder les rues propres.

Beaucoup de chiens errent dans les villes et aboient… les nuits ne sont pas toujours calmes pour dormir. Si vous rajoutez les effets du décalage horaire …

Transport : le mieux à partir de deux personnes, c’est de louer une voiture et faire le maximum des activités touristiques par soi-même. Ceci étant, les transports dans les bus locaux sont très peu chers. En 3 semaines j’ai pu visiter le pays du Nord au Sud, mais tous les sites d’intérêt ne sont pas facilement accessibles en mode globe-trotteur. Belize City, Belmopan ou San Ignacio sont des villes qui peuvent desservir plus régulièrement d’autres villes en bus. Belize city, San Pedro et Caye Caulker le sont pour les parcours en bateau ou en avion.

Météo : il a plu quasiment tous les jours de mon séjour alors qu’on n’était plus en saison de pluie. Mais les averses duraient rarement longtemps. Mieux vaut néanmoins toujours avoir sur soi un imper ou un parapluie.

Argent : Le dollar bélizien vaut la moitié du dollar américain. Les deux monnaies sont acceptées dans quasi tout le pays. Attention néanmoins à une chose : à plusieurs reprises, certains commerçants ont refusé de prendre les billets de dollars US car ils étaient très légèrement déchirés ou vieux ou froissés. Faites donc très attention à tout vérifier quand on vous rend la monnaie en US dollars.

L’art et l’engagement

L’art et l’engagement

L’association ART’MURS ne se contente pas de promouvoir l’art urbain. Elle a dès sa création eu le désir de s’investir auprès de structures ou institutions qui interviennent dans divers domaines, afin d’optimiser la prévention sanitaire, la sauvegarde de la biodiversité, ou encore l’assistance à une population fragile.

Dans le cadre d’un mois d’octobre dédié, elle rosit pour sensibiliser sur le cancer du sein, en participant avec l’artiste M’SIEU BONHEUR à « l’art pour contrer le cancer » entrepris par Femmes de cœur d’espoir. Lors de cette journée, l’artiste fera un live painting. «Son œuvre sera proposée à la vente en soutien à l’association organisatrice : 50 % du prix de vente leur sera alors reversé en guise d’appui pour les actions de prévention du cancer du sein ».

Car comme le rappelle L’Institut National du Cancer, « Le cancer du sein est le cancer le plus fréquemment observé chez les femmes en France, comme dans l’Union européenne et aux États-Unis… S’il est dépisté à un stade précoce, la survie à 5 ans est de 99 %. ». Il n’est donc jamais vain de rappeler que toute action visant à sensibiliser constitue un apport important dans la lutte à mener pour réduire les risques de développement de la maladie. De simples gestes de palpations suffisent parfois à détecter une anomalie. L’incitation à réduire la consommation d’alcool est tout aussi salutaire.

Graphique sur les chiffres du cancer

Cette préoccupation de sensibilisation s’inscrit tout à fait dans les ambitions qu’Art’Murs, n’a eu de cesse de concrétiser en accompagnant des causes qui contribuent à un mieux-être collectif.

Petit rappel des faits

Son inauguration en 2018 a eu lieu dans les locaux du Secours Populaire IDF. En 2019, elle était aux côtés de l’EFS et l’association Noé pour monter l’expo « A.O.B – l’Art Œuvre pour la Biodiversité ».
                                   
                                       Lire aussi : A.O.B : L’expo qui concilie esthétique et éthique

Durant la pandémie de covid et les 2 confinements qui ont suivi, elle a mené entre autres, le projet solidaire Re-Naissances via une exposition virtuelle. Les recettes des œuvres vendues élevées à 22 585 euros avaient été intégralement partagées entre les artistes et le Secours Populaire IDF.
                                   
                                      Lire aussi : 11 mai 2020 : Tout repose sur le strict art…de mettre le masque

Qu’elle le fasse de manière virtuelle ou physique, l’association Art’MURS collabore avec bon nombre d’artistes également investis dans les problématiques qui invitent à des prises de consciences. Un large aperçu de leur travail est par ailleurs disponible sur la toute nouvelle boutique développée en ligne.

Samedi 28, elle sera présente, aux côtés de M’sieu Bonheur pour une après-midi marquée par des animations culturelles festives, et l’intervention d’un oncologue. L’événement se déroulera à la Maison pour tous Youri-Gagarine, 11 avenue du 1918 à Champigny-sur-Marne . 

L'art contre le cancer

Vilédé GNANVO

Gainsbourg et cætera…

Gainsbourg et cætera…

Cette exposition proposée depuis le 27 février à la Galerie OneTouTou examine Gainsbourg sous plusieurs facettes: sa musique, sa créativité, et sa singularité. « Une quarantaine d’artistes (peintres, pochoiristes, illustrateurs, dessinateurs, photographes…) ont contribué à l’événement pour rendre hommage au chanteur, parolier, musicien…à l’occasion du 30e anniversaire de sa disparition. » [1]

Créativité et engouement

Disposées dans 3 salles dont les stands annexes de la galerie située au stand 122 du Marché Dauphine, les œuvres invitent à entrer dans une ambiance rétro des années quatre-vingt à travers photos, illustrations, peintures, dessins, pochoirs… Ce choix de répartition physique permet « d’avoir l’espace d’aération nécessaire pour apprécier les œuvres exposées, d’autant que la distanciation physique est plus que jamais de rigueur » [2]

Cette figure provocatrice loin de faire l’unanimité était parfois conspuée pour les valeurs qu’il véhiculait. Pour autant, en matière de perception, les artistes qui lui rendent hommage ici semblent avoir en commun, les indicateurs positifs d’appréciation de sa personnalité : un esprit engagé et transgressif mis en avant pour mieux cacher une sensibilité à fleur de peau.

Chacune des créations y va de la réimagination d’un Gainsbourg prompt à aller à rebours du système établi. Elles explorent aussi  la thématique de la liberté de ton. Ni les instruments dont ils se sont emparés, ni les couleurs, et encore moins les supports des œuvres ne figent le visiteur dans un passé ou une nostalgie, tout reste dans l’air du temps.

Capturées à plusieurs reprises par le photographe PierreTerrasson , les créations examinent la complexité du chanteur poète , avec sa personnalité à double tranchant collant à ceux qui « consument» la vie. Les affinités entre la peinture et la photographie se mesurent dans les collaborations d’un Yarps « fan depuis toujours de Gainsbourg » qui s’empare des photos pour en présenter des déclinaisons en pochoir.

Sont également proposées en clin d’œil musical, des réalisations sur disques vinyles, ou encore des portraits de l’artiste « clope au bec » (par exemple les pochoirs sur toiles  de Mr.Lolo ou Diane ), cet élément indissociable du personnage à une époque où fumer sur un plateau de télé était monnaie courante.

En parlant de monnaie, d’autres comme Carole b. dévoilent une création en prenant pour base la matière « argent » à l’origine de l’un des actes les plus controversés de Serge Gainsbourg qui avait effrontément brûlé le billet de 500 Francs en direct à la télévision.

Une « vielle canaille » représentée par Crey132 dans une toile réalisée à la bombe et qui ressemble à s’y méprendre à une photographie tant elle capture techniquement la lumière. Quant à Mélissa Perre , elle souligne l’imbrication constante entre vie privée et vie publique de l’artiste multidisciplinaire, avec la production d’une toile sur ardoise, « Jane, à la folie » réalisée à la gouache et acrylique, entièrement peinte à la main. Cette toile montre le couple ainsi formé pendant un certain temps,  artistiquement et intimement.

Mon focus!

Je retourne ma veste - Par AKELO - ©nofakeinmynews.com
Pour ma part, j’ai trouvé qu’il y avait de très belles pièces proposées dans les 3 trois salles. Je me suis un peu plus attardée sur « Je retourne ma veste », magnifique peinture réalisée à l’huile sur un support en bois par l’artiste Génia Akoulova, akka Akelo , et qui m’a livré en mini interview quelques mots sur l’œuvre, sa motivation à participer à l’exposition et son morceau préféré. 

Jean Yarps m’a invité à participer à cette expo extraordinaire, car il a beaucoup aimé mon travail sur l’hommage à Pedrö! de Belleville et j’en suis très heureuse.
J’ai choisi cette forme en référence aux icônes qui se plient, pour souligner ses racines russes juives. (Ses parents parlaient russe à la maison et ont été chrétiens orthodoxes). Pour moi Gainsbourg c’est un poète, un ménestrel, d’où sa chemise un peu Botticelliène ».
Mon morceau préféré c’est “le boomerang” mais j’aime beaucoup plein d’autres. Je pense que mis à part son véritable talent pour l’écriture, sa capacité de s’approprier toutes les musiques du monde et en faire des choses originales, le fait qu’il est inclassable me plaît beaucoup

Akelo

ETC…

Assez peu interessée dans les années 80  par son style musical, je suis restée bloquée sur l’image d’un homme dont les coups d’éclat médiatiques m’exaspéraient. Je n’ai donc jamais cherché à explorer l’étendue du talent de Serge Gainsbourg.

Pour autant, l’hommage rendu par la quarantaine d’artistes qui se sont investis dans cette expo ne me laisse pas de marbre. Car de part l’éclat, les couleurs et les messages qui caractérisent les œuvres exposées, une connexion évidente semble s’être faite entre le chanteur décédé et ceux qui le célèbrent, révélant un engouement profond pour son univers, sa personnalité et la façon singulière par laquelle il a marqué une époque.

Vous l’aurez compris, en y allant, votre regard s’arrêtera forcément sur plusieurs objets d’art dont la densité donne une dimension poétique à l’expo, riche d’une programmation éclectique. Vous pourrez feuilleter des ouvrages dédiés, repartir avec des pièces disponibles et accessibles à tout budget, ou encore assister à des performances live.

Vilédé GNANVO

Pour plus d’informations

L’expo, se déroule tous les samedis, dimanche et lundi de 10H à 18H , jusqu’au 18 avril 2021 !
Lieu : Galerie OneTouTou (actuellement occupée par Yarps, Reyol Enjoy et la plateforme We Need Art)
           (stand 122) Marché Dauphine   132-140 rue des Rosiers
           93400 Saint-Ouen

Sources 
[1] Dossier de presse de l’expo
[2] @anna_panam_

11 mai 2020 : Tout repose sur le strict art…de mettre le masque

11 mai 2020 : Tout repose sur le strict art…de mettre le masque

La pandémie de Covid-19 a provoqué la mise en quarantaine brutale de millions de personnes. Elle est venue bousculer un domaine artistique déjà soumis à une certaine fragilité économique. Mais face à l’urgence des événements, les artistes ont dû improviser pour essayer de continuer leur activité. Il ont relayé les messages sanitaires et beaucoup se sont investis dans des projets solidaires pour venir en aide à ceux qui sont en première ligne.
Dans cet article, je mets en avant quelques projets avec les témoignages de 5 protagonistes du secteur, qui ont mis les mains dans le cambouis virtuel depuis le 16 mars.

 

La « pandéconomie »  

Les mesures de confinement dues à la pandémie ont frappé un secteur culturel en souffrance depuis longtemps, et qui fait vivre 1,3 million de personnes. Il est mis face à sa peur de ne pouvoir se relever facilement car malgré l’appétit des Français pour ce domaine, le poids économique direct de la culture a cessé de progresser depuis 2013 [1] .  En deux mois, les suppressions ou report d’événements se sont enchainés. Le printemps est la période propice aux foires ou salons d’art, qui se sont vus annuler les uns après les autres. Les galeries d’art sont fermées . Le manque de visibilité sur les dates d’ouverture n’est pas là pour rassurer. Les organisateurs sont confrontés à des dépenses déjà engagées. Pour beaucoup d’acteurs, structures ou artistes individuels, les charges fixes nécessaires à la production demeurent, que ne couvrira pas la suspension des activités pour une durée non déterminée. Ils y perdent donc une part non négligeable de sources de revenus.

La création artistique dans sa globalité est durement touchée. Pour l’heure, le vaste plan de sauvetage culturel évoqué il y a quelques jours n’a pas précisément détaillé quelles structures pourront ouvrir demain ni  les conditions sanitaires précises dans lesquelles cela se fera.

Et si on se penche plus particulièrement sur le street art, on constate qu’il paie un lourd tribut face au confinement. Nombreux de ses acteurs ont une pratique itinérante, et ont vu une grande part de leurs périmètres et supports d’expression (la rue, les murs…) devenir impraticables. Déjà que cette branche artistique doit jouer des coudes pour être reconnue à sa juste valeur dans une industrie culturelle aux enjeux variables… Sur son site le 24 avril dernier, le galeriste Joël Knafo mettait le doigt sur les difficultés à venir : A la sortie du confinement et dans les mois qui suivront, il y aura beaucoup de casses dans le street art, peut être plus que pour les autres disciplines de l’art contemporain.

La même inquiétude trouve échos chez d’autres artistes que j’ai eus à questionner. La peur du lendemain et les incertitudes sont bien réelles. Ainsi en témoigne l’artiste peintre  Annabelle Amory via deux post publiés récemment, l’un sur Instagram le 24 avril, l’autre sur Facebook le 05 mai .

Car contrairement aux idées qu’on peut se faire , beaucoup d’artistes  dont les street artistes vivent sous le seuil de pauvreté . La dernière étude de la Fédération de L’Art Urbain  montre que les ¾ des revenus de ceux interrogés sont issus de leur pratique artistique, et seulement 40 % d’entre eux se déclarent satisfait de leur situation économique

À la question quelles ont été les conséquences du confinement sur elle, l’artiste Carole b. m’explique en quoi la survenue des restrictions pendant cette période est compliquée. Même si elle réalise de petites œuvres, cela lui prend beaucoup de temps. « Les artistes ne sont pas tous riches. Il y en a pas mal qui vivent sous le seuil de pauvreté ». Elle s’est retrouvée comme beaucoup limitée dans ses possibilités d’acheter du matériel ou d’avancer correctement dans sa production de pochoirs car : 
– les points de vente étaient fermés
– les rentrées d’argent étaient de toute façon quasi nulles
– les mouvements de son lieu de confinement à celui de production irréalisables.
 
Allant dans le même sens qu’ Annabelle Amory qui met le doigt sur la précarité des artistes, le fait qu’il faille « payer pour être visible dans les foires ou salons » , les frais d’inscriptions qu’il faut avancer, Yarps , pochoiriste et locataire de la Galerie One Toutou avec le photographe Pierre Terrasson  aux Puces de Saint-Ouen, revient longuement sur sa situation . « Pour le travail d’artiste, ça va être vite réglé. Depuis la fermeture des Puces, c’est zéro recette. On va devoir continuer à payer les loyers. Ce n’était déjà pas joyeux avant, mais là, à l’ouverture, je ne pense pas que les ventes vont exploser, je doute que les gens viennent en nombre pour acheter ».
 
Dans ce contexte particulier, comment traverser cette urgence sans annihiler le désir de créer? Avec leurs appréhensions, ils ont cherché d’autres sources d’inspirations pour essayer de rester dans leur passion. Faire survivre à tout prix la pratique de leur art, conscients de ne peut-être pas continuer à pouvoir en vivre.
Et c’est une fois de plus grâce aux réseaux sociaux que beaucoup ont pu continuer à agir.

Mobilisation tous a(rt)zimuts

Plusieurs street artistes ont décidé d’apporter leur soutien à ceux qui sont restés en première ligne, le personnel soignant en premier. Cela a souvent pris forme via des projets solidaires, avec la mise à disposition de nouvelles œuvres créées dans la foulée et diffusées de manière numérique.

A titre d’exemple, Carole b. revient sur ses engagements et égrène les raisons qui la poussent à se positionner sur un projet. Au début du confinement, elle a choisi de lancer en ligne un petit jeu concours pour faire gagner des personnes avec de petits moyens. A la clé, des cartes postales à écrire et un badge pour les personnes isolées encore plus fragilisées dans le contexte actuel et auxquelles on ne pense pas toujours. Car les associations ne peuvent pas apporter leur aide correctement comme elles le voudraient. Et les mettre en avant par une action concrète apparaît comme une priorité. C’est également ce qui l’a poussée à soutenir les aides-soignants réunionnais. Selon elle, les Dom Tom sont en général oubliés par la métropole, les structures ne sont pas toujours en place dans les territoires. Pour cela, elle s’est engagée à reverser une partie des ventes des affiches « Wonder Women » à la PTA 974 (Plateforme d’Appui Territoriale La Réunion), organisme chargé de soutenir les soignants de la Réunion.

J’ai voulu aussi sensibiliser à cette cause sur la disparité au niveau médical dans des départements qui sont loin et n’ont pas les mêmes facilités pour faire les soins, alors j’ai participé à un projet pour mettre en évidence un des départements les moins dotés médicalement parlant … En ce qui concerne le projet Re-naissances, c’est que là aussi il y a une partie des sommes qui est reversée à l’artiste. Parce que le solidaire c’est bien, mais il ne faut pas non plus se mettre soi-même en difficulté. Il est important de trouver le juste équilibre entre trouver de quoi subsister tout en apportant un maximum d’argent à une cause. Mais quoi qu’il en soit, dans tous les cas, il y a la satisfaction de voir que concrètement, les projets apportent des sous qui permettent aux structures d’acheter du matériel ou d’agir.

Carole b.

Artiste

Pour ma part, j’ai choisi de mettre le projecteur sur 5 initiatives lancées en ligne, qui sont venues concrètement en appui au besoin de sortir la tête de l’eau pour certains, et aux désirs d’évasions pour d’autres. J’ai pu à cette occasion recueillir la parole de quelques protagonistes au cœur de ces nouvelles organisations, en tant qu’initiateur de projets ou artistes créateurs engagés de longue date dans des causes solidaires.

ConFUNement : la simplicité et l’accessibilité à tous

ConFUNement par ami-imaginaire

J’ai un coup de cœur particulier pour ce projet car son objectif initial est simple: répondre de manière pragmatique à un besoin identifié sur le terrain, et couvrir des problématiques de la vie quotidienne d’un grand nombre de parents durant le confinement. Pour ce faire, la street artiste Ami imaginaire ( initiatrice de ConFUNement et par ailleurs engagée dans d’autres projets solidaires ) a invité et réussi à fédérer d’autres artistes pour qu’ils mettent en ligne des dessins à colorier , téléchargeables gratuitement. À ce jour, plus d’une cinquantaine de « super street artistes confinés » ont répondu présent et de nombreux foyers ont posté leurs réalisations .
Quoi de mieux pour en savoir plus sur son approche du projet que de lui donner la parole ?

1- Qu’est ce qui a déclenché le projet conFUNement ?
Ça a été un élan spontané de ma part dès le début du confinement, j’ai pensé à mes amis qui ont des enfants en bas âge qu’il allait falloir occuper, et j’ai également pensé à toutes les personnes qui comme moi se sont retrouvées dans un état d’anxiété extrême à cette période. Le coloriage c’est relaxant, ça permet de se concentrer sur quelque chose de fixe mais sans intellectualiser quoi que ce soit, c’est méditatif. Ça fait du bien de choisir des couleurs, de les associer, c’est calmant… Moi c’est ma thérapie depuis toujours ! J’en avais besoin à ce moment-là et je me suis dit que je ne devais pas être la seule …alors c’est quelque chose que j’ai eu envie de partager. Ça a été ma manière aussi de me rendre un peu « utile » dans ce contexte où on se sent complètement impuissant, et de continuer plus ou moins consciemment le travail que je fais dans la rue : du contenu gratuit et accessible à tous, qui (j’espère) redonne un peu de joie et de légèreté dans cette sombre période. Après, j’avoue que sur le coup ce n’est vraiment pas un truc que j’ai intellectualisé : j’ai eu envie/besoin de le faire, alors je l’ai fait, c’est tout.

2 – Tu penses au vu de son succès qu’il va se pérenniser ou qu’il restera une parenthèse virtuelle que tu essaieras de refermer une fois la pandémie passée ?
Quand Urban Signature m’a proposé d’héberger les coloriages et que nous avons proposé à tous les copains du street art de participer, je ne m’attendais pas à une telle réponse. C’est génial ! Il y a aujourd’hui plusieurs dizaines de coloriages, de plein de super artistes, pour tous les goûts ! Pour le moment je ne sais pas ce qui va advenir de tout ça après le confinement, nous n’y avons pas réfléchi (une fois de plus : ça a été un mouvement spontané, sans calcul particulier de ma part, je n’ai pas d’objectif caché). Il est évident que je ne pourrai pas continuer à cette cadence après le confinement, car mine de rien cela prend pas mal de temps (j’ai déjà du mal à tenir le rythme au bout de quelques semaines). Mais j’ai vraiment adoré partager ce type de contenu car ça a engendré un vrai échange humain – ô la joie de recevoir les photos de tous ces coloriages, des enfants et des grands ! Tous ces échanges, tous ces petits mots, ça fait vraiment chaud au cœur et ça m’a grandement aidée aussi ! – Donc je pense continuer à le faire ponctuellement de temps en temps. J’ai pas mal d’idées, pas seulement de coloriages d’ailleurs, je viens de finir un petit jeu ! J’aurai, je pense, également envie de regrouper tous mes coloriages ensemble, peut-être sous la forme d’un album souvenir, je ne sais pas encore. Pour le moment c’est pas très important, tout ce qui compte, c’est que ça vienne du cœur et que ça fasse un peu de bien.
Ami imaginaire

Street artiste et initiatrice de ConFUNement

RE-NAISSANCES : l’agilité dans la réalisation et le déploiement

Affiche expo virtuelle Re-naissance par Art Murs et Secourps Populaire

Après l’expo Naissances en février 2019, l’Association Art’Murs s’inscrit à nouveau dans un projet solidaire, via une exposition virtuelle. Le souci, est de continuer à soutenir les artistes, pour qui cette période peut s’avérer compliquée, sans revenus, sans exposition, sans commande de mur, etc… La démarche est désintéressée. Les artistes perçoivent 50 % du prix de vente de leur œuvre, et les autres 50 % reviennent au Secours Populaire pour les soutenir dans leurs actions. Les œuvres sont présentées au fur et à mesure de leurs créations sur les comptes Instagram et Facebook de l’association qu’on peut également contacter par mail ( assoartmurs@gmail.com ) pour acquérir celles qui sont encore disponibles. Au moment du bouclage de l’article, le bilan est :
– 65 artistes ont participé, parfois pour 1 ou 2 œuvres
– 48 oeuvres ont été vendues
– 12520 euros ont été récoltés dont 7487 euros reversés  au Secours Populaire
– Il reste une petite vintaine de productions d’oeuvres à venir d’ici au 15 mai

Voici ce que dit la Présidente de l’association à propos de cette expérience. 

Quel dynamisme ça a créé d’organiser en virtuel un tel projet ?
Par rapport aux artistes ? En fait, on a sollicité ceux avec qui on a déjà travaillé ou avec qui on avait des projets futurs. Ils étaient enthousiastes pour la grande majorité car eux aussi avaient envie de faire quelque chose qui a du sens. Ils ont été beaucoup sollicités pour certains projets ou ils sont totalement bénévoles. Ils étaient ravis d’y participer mais avec nous, le retour qu’on a eu est que « c’est cool que vous pensiez à nous car pour nous aussi c’est la galère en ce moment ». Ils ont pris conscience que l’asso Art ‘Murs est vraiment là pour eux, même pour ceux qui ne l’avaient pas encore intégré.
Et puis il y a eu un sacré dynamique autour de… on a eu énormément de sollicitations d’artistes pour participer au projet. Certains faisaient des trucs très sympas mais hors de notre ligne directrice donc ça a été compliqué de leur dire non parfois. Je me suis bien sûr posé des questions car dire non n’est pas toujours évident non plus…

Est-ce que ça pourrait changer des choses sur ta manière d’organiser les projets à l’avenir une fois la parenthèse fermée ?

Clairement, je trouve que ce projet est assez chronophage et le format n’est pas dans l’idéal de ce que j’ai en tête pour notre asso. Le format manque du type de relation qu’on a envie de développer et qui est l’ADN d’ Art ‘Murs. Les échanges et rencontres entre les publics… Ça disparaît complètement. Ce n’est donc pas une façon de travailler que j’ai envie de développer plus que ça. Pour autant, ça pousse quand même à la réflexion et bien entendu on en discutera avec tous les membres de l’asso. Peut-être que ça donnera des idées et qu’on se dotera d’outils complémentaires tirés de cette expérience.

Quel bilan tu peux dors et déjà tirer de ce projet ?

La communauté autour de l’art urbain est hyper active sur les reseaux sociaux et surtour sur Instagram. Et moi j’ai été surprise par le succès des ventes car beaucoup d’œuvres ont été produites et vendues. Et puis j’ai été assez agréablement surprise du nombre de gens qui, sans acheter, nous ont manifesté leur soutien par des remerciements et des encouragements. Ça nous conforte dans l’idée que notre initiative était à la place qu’on voulait pour elle. C’est vachement cool ! Ça donne la pêche pour continuer car il y a un côté fastidieux autour de l’organisation virtuelle…
D’ailleurs, on devait s’arrêter le 11 mais là je vais prolonger jusqu’au vendredi 15 mai. Ce sera la dernière date où de nouvelles productions d’œuvres seront faites. Les œuvres non vendues resteront accessibles mais il n’y en aura pas de nouvelles produites.
Sabine Meyer

Présidente d' Art'Murs et initiatrice du projet Re-Naissances

Projet CONFINEMENT : la solidité d’un réseau bien implanté

Page de Confinement  Festival d’arts urbains par Saato

Ce projet a été mis en place sur une idée du pochoiriste Raf Urban et en association avec Saato . Un appel a été lancé à plus d’une centaine d’artistes français dans le but de créer des œuvres en format A4 dans un délai court, afin d’apporter un soutien immédiat aux personnels soignants de France. Les œuvres créées sont exposées en ligne . Les recettes des ventes sont intégralement reversées au fond d’urgence de l’AP-HP via la Fondation AP-HP.
Le bilan de ce projet qui s’est achevé le 10 mai au soir:
– 208 artistes ont participé
– 274 oeuvres ont été produites et toutes ont été vendues
– 280 personnes ont contribué et permis de récolter 86365 euros , auxquels il faut rajouter 1350 euros de promesses de dons (règlements par chèques)

Ce « premier festival d’Art Urbain Confiné » a réuni plusieurs artistes de street art dont  Yarps qui m’a livré en quelques phrases les raisons de sa participation.

Quand ils m’ont contacté pour ce projet, j’ai trouvé que c’était bien. Quand je peux contribuer à mon petit niveau à ce genre de choses, je le fais avec plaisir car les hôpitaux et les soignants, je les connais bien. J’y ai fait pas mal d’allers-retours suite à mes accidents … Le personnel soignant est traité n’importe comment et là, c’était l’occasion de leur rendre hommage. Ils sacrifient leur vie et je pense que ça méritait au moins un geste. Pour le projet, j’ai réalisé un nouveau pochoir en prenant comme base  une matrice que j’avais déjà, car je ne peux pas tout découper là. Puis j’ai bombé et collé un masque en miniature . C’était ma petite pierre à l’édifice. C’est l’occasion d’ailleurs de parler aussi du travail numérique réalisé par Elvis Comica , une œuvre qui représente une infirmière elle-même passionnée de street art. Il y a là-dedans une vraie cohérence, la boucle est bouclée.

YARPS

Street artiste et locataire de la Galerie One Toutou avec le photographe Pierre Terrasson

#LESAMISDESARTISTES : l’ orientation « secteur »

Image tirée du site internet du projet #lesamisdesartistes

Les amis des artistes, c’est un collectif d’artistes issus d’horizons divers qui essaie via son projet de soutenir la création artistique . L’artiste met en vente jusqu’à 3 œuvres, dont au moins une à moins de 500€, ceci en accord, lorsqu’il y a lieu, avec la galerie qui le représente. Les œuvres sont publiées sur ses réseaux sociaux avec le hashtag #lesamisdesartistes . L’acheteur verse 70 % du prix directement à l’artiste et les 30 % restants sur une cagnotte solidaire Leetchi au profit d’une association assurant leur distribution auprès d’autres artistes. Le but est d’alléger les dégâts causés aux artistes impactés par les conséquences du COVID-19 . Une première opération a déjà eu lieu. L’opération 2 a débuté le 04 mai et sera en faveur du Bureau d’Aide Sociale de la Maison des Artistes.  Les inscriptions ou participations se font sur ce lien . En deux semaines d’opération, les sommes générées s’élevaient hier  à  60 000 euros de ventes dont 18 000 euros de dons 

L’artiste Annabelle Amory me livre ici sa motivation pour participer à ce projet

Alors, pour Les Amis des Artistes… En fait, depuis longtemps, je « déstocke » souvent des toiles pour en faire don à des associations qui les revendent. En cette période de confinement, j’ai renouvelé l’opération pour le projet Saato par exemple. Malheureusement, offrir des toiles signifie aussi ne rien toucher sur la vente. Avec les Amis des Artistes, je peux faire plaisir et me faire plaisir, mais également aider les autres artistes. Si la majorité des projets caritatifs de ce confinement sont en toute logique tournés vers le secteur hospitalier, il manquait des aides dédiées spécifiquement aux artistes. La seconde cagnotte des Amis des Artistes concerne le Bureau d’aide social de la Maison des Artistes, fonds dont j’ai pu personnellement bénéficier au début de ma carrière et qui m’a énormément aidée.

Annabelle Amory

Artiste peintre

CONFIN’ART: la prime à une galerie toute jeune

Image CONFINART tirée du site de la galerie WAWI
L’action CONFIN’ART menée par la Galerie WAWI  consiste précisément à mettre en lumière les œuvres que cette période inédite de confinement a inspirés à certains artistes. Elle souhaite ainsi faire partie de la chaîne de solidarité qui s’est formée, pour aider les plus vulnérables. La moitié des bénéfices réalisés par les ventes sera versée à la Croix-Rouge du 10e arrondissement de Paris , située dans la même rue que la galerie. Elle s’inscrit dans les actions comme « La Croix-Rouge chez vous » qui permet de maintenir  le lien social, par l’écoute et la livraison de repas, des personnes les plus isolées et vulnérables.

Au bal masqué, une valse pour l’art?

Comme on a pu le constater via cette sélection de projets, les initiatives individuelles ou collectives se sont multipliées en ligne à l’instar de Solid’Art  ou Creatives In Confinement que j’aurais pu également détailler…  Mais pour aider à mieux vivre le confinement, l’imagination déployée chez les artistes  pour représenter les masques n’a pas souffert de pénurie. Certains ont mis  en ligne d’anciennes créations, dans le but de relayer les consignes sanitaires nécessaires. Tous avaient en tête, la matérialisation d’un objet venu s’imposer dans notre actualité comme l’accessoire le plus efficace à ce jour pour contrer le virus.

A lire aussi  Bas les masques

Cette effervescence autour de la création numérique aura été salvatrice pour certains, et c’est tant mieux. 
À partir de demain, notre vie quotidienne devra se réadapter à de nouvelles normes sociales, sanitaires.  D’autres formes  dans les rapports à autrui vont apparaitre.
Nous avancerons à tâtons entre confiance, peur, discipline et résilience. Nous nous lancerons dans ce futur en essayant de soulever progressivement tous les masques qui occultent notre devenir en commun.
Mais chacun d’entre nous caressera l’espoir que l’art résistera à l’épreuve et restera un des antidotes au virus.

Prêts pour le déconfinement ? La lutte continue !

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