Événements culturels

Expo « Between walls » de SETH : l’antre de deux mondes

Expo « Between walls » de SETH : l’antre de deux mondes

 

Il y a des expos dans lesquelles on se sent tellement bien qu’on a envie d’y rester. On veut se fondre dans les toiles, on souhaiterait être le résultat de la création l’artiste.

À chaque fois que je vois une œuvre de Seth, que ce soit une fresque murale ou une installation en galerie, j’ai cette sensation-là. Je jalouse ses personnages. Mais je sais que loin de l’esthétique qui ressort de sa technique de peinture, leurs histoires ne sont pas forcément enviables. Car derrière ces innocences juvéniles, ce sont souvent des lieux chaotiques qui servent de décor à l’exploration de l’artiste.

SETH

Né à Paris en 1972, l’artiste Julien Malland commence à peindre dans les années quatre-vingt-dix des personnages sur les murs du XXe arrondissement sous le nom de Seth .

À partir de 2003, il parcourt le monde dans l’intention d’échanger avec d’autres artistes urbains. Il veut susciter un dialogue entre les différentes cultures et s’ouvrir à de nouvelles pratiques de création dans l’espace public. C’est l’un des street artistes français les plus voyageurs, il concilie les deux passions, c’est Seth Globe-painter .

Entre technique d’expression moderne et représentation traditionnelle, il transforme des façades ordinaires avec des fresques géantes qui accrochent le regard.

Il reproduit souvent des enfants du monde entier, imaginés dans des espaces hors de toute pesanteur ou très délimités, et dont les visages sont aspirés dans des cercles aux couleurs de l‘arc-en-ciel.

Bambin en short : Fresque par SETH à Paris - ©No Fake In My News

Avec l’exposition « Between walls » qu’il nous présente à la Galerie Itinérance, on est invité dans un monde qu’on se plaît à imaginer. Dès l’entrée de la galerie, on sent qu’on rentrera dans un environnement propice à la réflexion, voire à une réelle introspection.

Enter the vortex par SETH - acrylique et aérosol -Expo « Between walls » 2017 - ©No Fake In My News

À l’intérieur, il y a près d’une trentaine d’œuvres (installations, peintures et sculptures) et on retrouve l’univers de l’artiste : de la poésie, des enfants et aussi des livres comme outils d’accès à la connaissance. On ressent le souci de susciter la créativité des enfants par l’éveil à l’art. L’éducation, la culture et le savoir élèvent les esprits et pourraient leur permettre de sortir des zones socialement vulnérables dans lesquelles ils sont. Ils traverseront symboliquement ainsi les murs pour aller voir de l’autre côté.

L’artiste est socialement engagé et impliqué dans des causes : ça se ressent. Il s’investit partout où la promotion de l’éducation peut provoquer la curiosité et élargir la vision du monde des enfants. Car on le sait, un esprit créatif peut se révéler un contre-pouvoir à la violence. Par l’imagination il peut trouver une sorte d’échappatoire et ouvrir son esprit sur un autre ailleurs. [1]

L’artiste pousse également à la réflexion sur des sujets universels : la solitude, l’enfermement, le désœuvrement de certaines populations nées au mauvais endroit, au mauvais moment. On devine bien à l’attitude et aux postures physiques des enfants que leurs vies ont été soumises à rudes épreuves.

Bien qu’il nous laisse libre de mettre le visage qu’on veut sur ces personnages, le voyage qu’il nous propose ici pourrait tout aussi bien être le nôtre. Une aventure humaine dans laquelle on se reconnaîtrait avec l’espoir qui semble toujours au bout. Chez lui, le plafond de verre n’a pas de raison d’être. Même en zones difficiles, il y a une lueur potentielle.

En plus des 25 toiles préparées exclusivement pour cet événement, il y a une série de sculptures, résultat d’un an de travail pour l’artiste. Elles retranscrivent en volume l’univers qu’il déploie depuis quelques années et nous permettent de plonger dans un imaginaire poétique. [2]

Dans son univers, j’ai pour ma part plongé sans aucune difficulté. J’avais déjà eu la chance de rentrer dans sa tête à au MAC Lyon en septembre 2016 à l‘occasion de l’expo Wall Drawings, Icônes urbaines . Dans l’installation qu’il avait faite, on retrouvait des autoportraits sans portraits via l’affichage de 1000 dessins d’enfants du monde entier. J’y avais vu des témoignages de gens que l’artiste enrichi des rencontres de ses voyages nous transmettait par son art.

Moi dans "IN my head" au MAC Lyon en 2016 - ©No Fake In My News

Ici, à Lyon ou dans toute son œuvre, le choix des enfants fait appel à la part d’innocence qu’il y a en chacun de nous et invite à réfléchir sur quelque chose d’universel que tout le monde peut saisir. Objectif atteint !

Vilédé GNANVO .

Informations pratiques :

Pour en savoir plus sur l’artiste : Seth

L’exposition « BETWEEN WALLS » est en cours jusqu’au 9 décembre 2017 à la Galerie Itinerrance
24bis Boulevard du Général Jean Simon 75013 Paris; 
Ouvert du mardi au samedi de 12 heures à 19 heures

Quand l’artiste Yao Metsoko nous embarque sur ses Zems

Quand l’artiste Yao Metsoko nous embarque sur ses Zems

 

Depuis le 6 novembre, l’artiste Yao Metsoko présente son solo show Zémidjan à la Galerie Carole Kvasnevski, avec une série de toiles réalisées spécialement pour l’agence.

Dès l’annonce de cette exposition, la Béninoise que je suis a voulu saisir cette occasion de traverser à distance les rues de Cotonou en 2 roues. Me voilà donc au vernissage le samedi 11 novembre pour voir le travail présenté par l’artiste, mais également pour une immersion dans l’ambiance du pays.

C’est dans un décor chaleureux et en présence d’autres artistes africains comme William Sagna , Euloge Ahanhanzo Glèlè ou encore Richard Afanou Korblah que j’ai apprécié l’univers sensuel, coloré et ludique de l’artiste.

Yao Metsoko - ©No Fake In My News

Yao Metsoko est un artiste franco togolais. Très tôt il est encouragé par sa mère à dessiner. Il consolide ensuite sa pratique en peinture et en sculpture par des formations tant à Londres qu’à Paris où il vit actuellement. Son travail oscille entre tradition et modernité avec des références aux symboles ayant marqué son enfance et ses voyages.

En présentant ces toiles, il montre avec humour le quotidien des Togolais, usagers d’un moyen de transport qui a d’abord émergé au Bénin dans les années quatre-vingt-dix : Le Zémidjan ( expression de la langue FON du Bénin qu’on peu traduire par « emmène-moi vite » ou encore « prends-moi brusquement »). Et quiconque ayant été dans l’un des deux pays a dû faire l’expérience de ces taxis moto devenus incontournables pour se déplacer dans tous les recoins des villes. Également appelés Zem, leur succès a depuis franchi les frontières bien au-delà de ces deux pays.

À travers cette exposition, l’auteur met également l‘accent sur l’une des thématiques phares et récurrentes dans ces œuvres : son amour pour la féminité. Les décors quasi inexistants, uniformes ou en gris contrastent avec les couleurs vives des formes généreuses et galbées des femmes à l’arrière des motos.

Oeuvre de Yao Metsoko
Oeuvre de Yao Metsoko

Toute la vie sociale semble se dérouler sur les deux roues, avec ce que cela contient comme situation absurde. Le mouvement reflète le dynamisme de cette société. La nature imposante des engins représentés par l’artiste semble montrer la place prépondérante qu’occupe ce mode de transport dont se sert une majorité de la population.

En représentant un taxi mobile, capable d’aller partout dans des villes embouteillées et en peu de temps, c’est aussi la réalité d’une classe sociale qu’on observe, voyageant sur ces 2 roues. On y transporte des familles entières, du mobilier et même quelque chose d’aussi peu probable que des poules. Situations cocasses pour certains, dangereuses pour d’autres, les difficultés surmontées peuvent être symbolisées par la taille des volailles qui débordent, ou par les personnages littéralement écrasés sous le poids des charges transportées.

Oeuvre de Yao Metsoko
Oeuvre de Yao Metsoko
Oeuvre de Yao Metsoko

Rien n’échappe donc au regard de l’artiste sur le tragique des situations. Il y critique de manière subtile le fait que l’insolite des « zems » n’occulte en rien les dangers liés à la sécurité routière. Cette réalité peut transparaître dans le choix des couleurs. Un phare par ci éclaire sur la faible distance entre la moto et le camion. Une ligne jaune apparaît comme celle à ne pas franchir pour éviter la mort à une famille entière dont les membres roulent sans caque de protection. Toutes ces scènes se déroulent sous les « regards » alerte des lumières de la ville.

Oeuvre de Yao Metsoko
Oeuvre de Yao Metsoko

Je ressors de cette expo la tête remplie de questionnements sur la pollution de l’essence frelatée qui alimente ces zems. Je commence à cogiter sur les infrastructures routières en place là-bas pour accueillir tous ces engins… De passage au Bénin en 2016, j’ai fait partie de ces nombreuses personnes à avoir posté des images « insolites » de Zémidjan.

Zemidjan chargé - Bénin ©No Fake In My News

À cette époque-là, il n’y avait aucune place pour des analyses de situation. Tout juste la légèreté de quelqu’un qui vient de se recharger en vitamines du bercail.

Avec les œuvres de Yao Metsoko, forcément les interrogations reviennent. Je réalise en quoi son travail m’a touchée :

  • Il réunit en un seul endroit toute la beauté et le danger d’une même situation, qui prennent d’autres proportions quand on est loin du pays.
  • Il me remet en mémoire des aspects du Bénin que j’aime tellement : le mouvement, la débrouillardise et la vitalité des habitants.

Et de toute cette ambiance qui se dégage des toiles, de la chaleur qui en émane, je me sens envahie par un désir de prendre un billet d’avion sur-le-champ, pour échapper aux longs mois d’hiver qui se profilent…

Vilédé GNANVO

Informations pratiques :

Pour en savoir plus sur l’artiste : Yao Metsoko

L’exposition est en cours jusqu’au 30 novembre 2017 à la Galerie Carole Kvasnevski
39 Rue Dautancourt
75017 PARIS
Téléphone : +33 6 50 589 496

13 Art Fair sur les Docks

13 Art Fair sur les Docks

 

L’objectif de la Mairie du 13e de faire de cet arrondissement de Paris un musée à ciel ouvert se matérialise par la réalisation régulière d’œuvres sur les façades des immeubles. Désormais, cette dynamique sera complétée par un nouvel événement : le 13 Art Fair.

 

Derrière cette foire se trouve une équipe rompue à la mise en place d’événements culturels urbains: son président Sébastien Boland, fondateur de SBO et organisateur de foires depuis plus de 20 ans, le directeur artistique Mehdi Ben Cheikh, fondateur de la Galerie Itinerrance et deux consultants artistiques, Arnaud Oliveux et Elphège Frémy.

13 Art Fair a donc ouvert ses portes au public du 12 au 15 octobre 2017 aux Docks – Cité de la Mode et du Design. Dans ce lieu de vie sont présentées tout au long de l’année différentes expressions artistiques culturelles, éducatives, et ludiques. Professionnels ou grand public y pensent le monde.

Pour cette première édition, la foire réunit une vingtaine de galeries internationales spécialisées dans l’art urbain contemporain. J’y ai fait un tour, avec cette impression qu’elle était avant tout dirigée vers les collectionneurs d’art… que je compte bien devenir aussi.

En attendant, voici ma potentielle galerie d’art si je devais ne choisir que 10 œuvres pour mon « sweet home ».

Cette foire a été aussi l’occasion de découvrir et de souscrire au projet participatif de la revue spécialisée Hey ! pour laquelle l’œuvre Gros minou minaude à poils d’Hugues Picherit présentée ci dessous a fait la couv.

 

Gros minou minaude de Hugues Picherit

Parallèlement à toutes ces galeries, on pouvait également noter la présence de l’écomusée SAMA Musée du Street Art d’Amsterdam avec un mur de réalisations de certains de ses artistes. «Créé en 2010 comme un petit projet de quartier par un groupe de résidents, il s’est développé à partir de 2015 en une collection publique d’art reconnue et une institution à but non lucratif» [1] .

Mur d'artstes divers de Amsterdam Galerie

Je signe pour les prochaines éditions. En route avec cette voiture customisée par Nebay , l’esprit rempli des couleurs du de rêve !

 

Vilédé GNANVO

L’Afrique au Waximum

L’Afrique au Waximum

Le 18 mars 2017 dernier, le magazine hebdomadaire Télérama titrait « L’avenir de l’art est en Afrique » avec tout un dossier très intéressant consacré à ladite thématique. Nul besoin d’attendre l’avenir pour constater que le printemps africain s’illustre déjà à travers trois angles qui ont trouvé des échos dans l’actualité.

 

  1. Tendance.
  2. Technologies et business.
  3. Culture.
Déco séjour wax - par l'artiste Hassan Hajjaj - ©No Fake In My News

Tendance : Cela fait de nombreuses années que le chic de l’Afrique se rappelle à nous dès le printemps par des petites touches de tissus wax ou motifs africains qu’on retrouve dans les collections d’été. Des émissions de télévision axées sur le relooking ont mis en exergue des boutiques spécialisées dans l’ « ethnique » jusque-là restées confidentielles et fréquentées par amoureux des couleurs de ce continent.

Dorénavant, le wax se décline un peu partout. Les modèles des créateurs Wax Going On ou encore Maison Château Rouge côtoient sans complexe les marques Jymmy Choo ou Paul & Joe dans les sélections de look des magazines féminins qui dictent les tendances à suivre. Outre la sphère vestimentaire, le wax c’est la déco et le style. Le design des meubles s’en inspire. Le site d’e-commerce Wax ‘n Deco ne s’y est pas trompé et propose toute une gamme de linges de maison, linges de tables ou accessoires divers. Pas de doute, l’Afrique c’est chic, l’Afrique c’est « IN ». Et cette tendance gagne tout le secteur économique.

 

Technologie et business : De nombreux acteurs économiques misent sur le terrain novateur de l’Afrique pour propulser leurs activités ou les consolider. D’après des experts comme Gilles Babinet co-fondateur d’Africa 4 tech, l’Afrique est le lieu où il est incontournable d’investir en matière d’innovation. 

Station Vampire de Rigobert Nii - ©No Fake In My News

Selon l’édition 2016 des perspectives économiques, elle « confirme sa deuxième place dans l’économie mondiale pour la rapidité de sa croissance, derrière les pays d’Asie émergents, et plusieurs pays africains se placent en haut du classement « 

Ce continent pourrait représenter une source d’investissement non négligeable car il comptera 25% de la population mondiale à échéance de 2050. Dans un contexte où les enjeux de transformation numérique constituent un sujet de réflexion prégnant ( ubérisation de l’économie oblige ), ils représentent en Afrique une belle manne que le monde de la Tech ne peut ignorer. Cela se mesure à l’attrait pour la mise en place événements sectorisés comme Africa Tech Now prévu en janvier 2018 ou encore Afrobytes qui aura lieu les 8 et 9 juin 2017 .

Et les résultats de ce nouveau regard orienté vers ce continent sont palpables. Qui aurait imaginé que le lancement de Pokemon Go se ferait dans 31 pays africains en octobre dernier ? Peu de gens car on ignore souvent que l’Afrique peut être pionnière dans certains usages liés aux télécoms [ alors même qu’il manque encore de l’eau potable ou de l’électricité dans beaucoup de régions ] . L’essor du digital et particulièrement du m-paiement constituent une niche économique. « Le classement économique du mobile money présentée par l’experte anglaise Alix Murphy fin 2014 montrait d’ailleurs en n°1 ….l’Afrique subsaharienne et en queue de peloton … l’Europe ».

Ce n’est pas pour rien qu’il y a eu le récent positionnement de l’opérateur Orange, très impliqué dans le développement du numérique en Afrique via notamment son système d’appli mobile Orange Money [1] . En investissant ainsi, l’opérateur trouve un terrain d’expansion probable sur le continent.

Le 21 avril 2017, la société Funsoft ( société de jeux vidéo basée au Maroc et dont les créateurs s’inspirent du patrimoine culturel africain ) a lancé le premier gaming mobile africain appelé Rangi pour le casque de réalité virtuelle Gear VR. Bien sûr pour le moment, l’industrie du jeu mobile est uniquement concentrée en Afrique du Sud et au Nigeria, mais le mouvement est lancé.

La classe moyenne émergente est très demandeuse de ses nouvelles appli facilitatrices des démarches au quotidien, pragmatiques et adaptées aux usages. La jeunesse constitue une promesse d’émergence pour des acteurs économiques assoiffés de nouveaux territoires de business. FinTech, Agritech et Villes intelligentes sont donc des axes d’innovation bien en ligne de mire. Les annonceurs commencent à s’intéresser à ce continent pour promouvoir leurs marques. Récemment, la grande enseigne suédoise Ikea a annoncé sa collaboration avec la plateforme en ligne dédiée à la créativité africaine Design Indaba pour créer la première ligne d’Ikea entièrement africaine.

Dans ces conditions, l’Afrique ne représente plus uniquement des pauvres enfants mourant de faim ou des réfugiés essayant par tous les moyens de rejoindre l’Europe au risque de leurs vies dans des traversées dangereuses. Par contre, elle concentre les paradoxes du continent le plus riche en termes de ressources naturelles, le plus dynamique par sa population jeune mais aussi le plus désœuvré pour son « développement » économique.

Tous ces antagonismes sont révélateurs des frétillements autour de ce continent et se retrouvent au cœur des événements culturels qui se déroulent en ce moment à Paris.

 

A Hero’s Journey de Lavar Munroe - ©No Fake In My News

Culture : Partout, l’art issu de la création africaine est très exposé ce printemps à Paris. Ce secteur fait émerger des artistes contemporains africains dont la visibilité est plus grande que dans le passé. Ils attirent de plus en plus de collectionneurs des quatre coins de la planète. Plusieurs d’entre eux étaient représentés à Art Fair Paris 2017 et qui se tient chaque année au Grand Palais. Je n’y étais pas. 

Par contre, je peux témoigner de la richesse de ce que j’ai vu dans deux expositions à la Villette à Paris et à la Fondation Louis Vuitton. Une scène artistique africaine forte, éclectique et très émouvante.

L’exposition Art / Afrique , le Nouvel atelier de la Fondation Vuitton s’articule autour de trois univers :

  • « Les initiés : un choix d’œuvres de la collection privée de Jean Pigozzi ». Le collectionneur nous offre ici un magnifique choix d’œuvres de sa collection d’art contemporain. Je trouve juste un peu dommage que de son propre aveu [2], il ne s’intéresse pas spécialement au continent des artistes dont il collectionne les œuvres. Mais cela n’enlève rien à la richesse de son catalogue.
  • « Etre là. Afrique du sud, une scène contemporaine » présentant des artistes issus de 3 générations : avant pendant et après l’apartheid, témoins des bouleversements qui secouent encore leur société .
  • Une sélection d’œuvres de la Collection de la Fondation Vuitton, reflets des nombreux enjeux de ce continent.

Le résultat final est bluffant car on passe de la sublimation de la récupération par le célèbre artiste béninois Romuald Hamouzé maître dans le « Recycl’Art» [3], à l’ambiance très colorée et enjouée de l’artiste MOKE.

Kin Oye Oye de Moke - ©No Fake In My News

Et le point d’orgue se situe probablement dans le récit qu’on peut avoir en filigrane d’une histoire de l’Afrique du Sud dont les séquelles de l’apartheid restent omniprésentes avec des blessures non pansées. Les contradictions de cette société sont toujours là, les états d’âmes de chacun nous arrachent des larmes . Ci dessous, une oeuvre de l’artiste Jane Alexander.

Infantry with beast de Jane Alexander - ©No Fake In My News

Le festival 100% Afriques à la Villette met en avant un ensemble événements culturels (art, musique, design) ainsi que l’exposition Afriques Capitales qui va jusqu’au 28 mai 2017. La création y est présentée sous forme d’une grande métropole qu’on est invité à découvrir. On y retrouve une nouvelle fois une oeuvre de l’artiste sud-africain William Kentridge à travers une vidéo.

More sweetly play the dance de William Kentridge - ©No Fake In My News

Le franco-béninois Emo de Medeiros nous invite à interagir par son installation « Points de résistances ».

"Points de résistance" de Emo de Medeiros - ©No Fake In My News

Pascale Marthine Tayou matérialise l’architecture par la suspension des maisons en hauteur et Alexis Peskine nous éblouit avec son magnifique tableau ci dessous.

Tableau d'Alexis Peskine - ©No Fake In My News

On ressort de là riche d’une grande variété d’univers. Mais il serait incomplet de finir cette parenthèse culturelle sans mentionner deux autres expositions actuellement en cours.

L’Afrique des routes au Musée du Quai Branly jusqu’au 12 novembre

Trésors de l’islam en Afrique, de Tombouctou à Zanzibar à l’Institut du Monde Arabe jusqu’au 30 juillet 2017.

Espérons que ces ouvertures économiques et le focus culturel ne se renferment pas aussitôt les évènements achevés et que dans dix ans, l’Afrique tienne sa promesse d’être le lieu de la matérialisation de tout ce qui est perçu aujourd’hui comme novateur.

Escalators - drapeaux pays africains - ©No Fake In My News

Vilédé GNANVO

Sources:

[1] En afrique, Orange ne fait pas que des télécoms ; Delphine Cunny et Pierre Manière ; : Tribune du 28/04/2017 ; p19
[2] Interview de Jean Pigozzi ; Valerie Duponchelle ; Le figaro du 28/04/2017 P34
[3] Le « Recycl’Art » consiste à produire des œuvres neuves avec des objets anciens, récupérés.

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