Nous sommes tellement envahis de flux d’images que de nombreuses œuvres présentes dans le paysage échappent à notre vue. Mais si on prend la peine de bien ouvrir les yeux, on remarquera sur nos murs une grande variété de regards qui nous observent en permanence. Dans cet article, j’ai sélectionné quelques-uns de ceux qui ont attiré le mien, dans l’optique de mettre à l’honneur l’un des 5 sens du corps humain : La vue.

Petit rappel du Sens

La vue nous permet d’observer et d’analyser l’environnement à distance au moyen des rayonnements lumineux. [1] Quant au regard, il symbolise entre autres l’action de porter la vue sur quelqu’un ou quelque chose. [2]  C’est par cette action que j’ai photographié les œuvres de différents artistes que je propose ici, et qui représentent des regards observateurs, charmeurs, interrogateurs, attristés, effacés, désabusés ou encore admiratifs….

Il n’est pas toujours facile de trouver les mots justes pour décrire une expérience visuelle. Je vous épargne donc toutes les sensations que j’ai ressenties en les voyant car L’œil le meilleur ne vaut pas une règle. [3]  Mais outre l’esthétique, elles ont toutes en commun d’avoir provoqué en moi l’espoir d’être au plus près du message qu’a voulu délivrer l’artiste. Pour autant, c’est avec mes émotions du moment que je les ai abordées, ce qui reste je crois la manière la plus honnête de les recevoir.

Le sens du regard

Placé dans le cadre des jeux de séduction, le pouvoir du regard est indéniable car c’est un objet de désir. En tant qu’instrument de communication, le mouvement des yeux peut se substituer à une boussole qui invite ou repousse l’autre à entrer en contact.

Regard de femme par FKDL ©No Fake In My news

Œuvre photographiée sur un mur du 10e arrondissement de Paris. Ce regard de femme est signé FKDL acronyme de Franck Duval. C’est un artiste peintre français, né à Paris en 1963. Spécialiste de l’art scotch et du collage, il rejoint le monde du street art en 2006. Il vit et travaille à Paris où on croise régulièrement sur les murs ses créations colorées, joyeuses et souvent véhiculant des messages positifs.

Pochoir par l'artiste Coco - ©No Fake In My news

Pochoir réalisé par l’artiste Coco , photographié sur les murs de Ménilmontant à Paris. Cette artiste est une étudiante en Histoire et Histoire de l’art, passionnée de dessin et de street-art.

Regard de femme voilée par AFK - ©No Fake In My news

Portrait d’une femme voilée par AFK photographié à Vitry-sur-Seine (94). Sur un mur à coté, l’auteur l’a accompagné du message « Treat her Right Bro ! » . AFK est un artiste, pochoiriste qui vit en Norvège et préfère garder l’anonymat. Il travaille les tons de gris avec une injection subtile des deux couleurs qui marquent sa signature : le rose et violet. Il introduit des questions considérées comme tabou dans la sphère publique afin de pousser à un questionnement sur notre monde conventionnel .

L’essence du regard

À lui seul le regard a le pouvoir de refléter des états d’esprit qui n’ont nul besoin d’être formulés par la parole: la tristesse, l’ataraxie, la peur, l’inquiétude, l’espoir, le questionnement et d’autres encore. Il porte le poids de la pensée. Les interprétations qui l’accompagnent proviennent bien sûr des codes culturels dans lesquels on a évolué. Mais il peut aussi convoquer autour de messages fédérateurs et à ce titre, il est un langage universel.

Ouvriers de Baudin par EvazéSir - ©No Fake In My news

« Ouvriers de Baudin » . Cette installation du duo d’artistes EvazéSir, membre du collectif no rules corp a été réalisée au Mausa . Evazé et Sir sont des acteurs d’art urbain avec leur propre style alliant graffiti, pochoir , collage ou peinture. Très actifs à l’international, ils réalisent des installations et des fresques murales composées de l’univers particulier de chacun, toujours teintées de pointe d’humour.

Papa. C’est quoi l‘argent ? par PBOY - ©No Fake In My news

« Papa. C’est quoi l‘argent ? » Cette fresque représentant un enfant en plein questionnement a été faite par PBOY ( Pascal Boyart ) dans le 19e à Paris. C’est un artiste peintre basé à Paris qui a commencé son parcours en se faisant un nom dans le milieu de l’art urbain. Dans beaucoup de ses réalisations, il questionne la représentation du regard et l’exploration de son potentiel expressif.

"In the eyes" par Big Ben - ©No Fake In My news

« In the eyes » est une œuvre de Big Ben , artiste autodidacte influencé par Bansky et Blek le rat. Il offre un regard à la fois enfantin et terriblement aiguisé sur notre époque via des détournements et autres compositions artistiques, pour un résultat qui déclenche la bonne humeur. On retrouve plusieurs de ses créations sur les murs de Lyon, notamment dans le quartier de la Croix Rousse où ce regard de David Bowie a été photographié.

Le sens par le regard

Et puis il y a les regards qui scintillent et nous ouvrent les portes sur des univers plus abstraits. Entre fiction et réalité, leurs éclats magiques nous dirigent vers une dimension nouvelle dans laquelle nous voulons nous balader. La machine à explorer les rêves se met en marche.

Oeuvre de Marko93 et Averi - ©No Fake In My news

L’œuvre est signée Marko93 aka DarkVapor, le french lighter et Averi . La photo a été prise prise sur les murs du 6b à Saint-Denis (dpt 93) . Marko 93 est artiste issu du graffiti et de la calligraphie depuis les années 80. C’est surtout au début des années 2000 qu’il perfectionne et popularise le procédé du light-painting qui devient aujourd’hui la marque de fabrique de son art. Quant à Averi, c’est un personnage de la scène graffiti de Bretagne depuis le début des années 90. De ses throw-up très identitaires, il humanise ses lettres et se donne aux portraits en “driping” associant formes construites et peintures plus libres. [6]

Oeuvre de Daze - ©No Fake In My news

Œuvre réalisée sur les murs de Vitry sur Seine. Son auteur Chris Daze Ellis a commencé sa carrière en peignant les métros de New York dans le milieu des années soixante-dix alors qu’il fréquentait la High School of Art & Design. Il est l’un des rares artistes de cette période à avoir réussi la transition du métro à l’atelier.

Oeuvre d'Andrew wallas - ©No Fake In My news

Photo prise sur les murs de Montreuil dans le cadre de l’événement It’s gonna be PaintFull III . Son auteur, Andrew Wallas est un artiste autodidacte et polyvalent influencé dès son plus jeune âge par la culture américaine hip-hop. Dans les années quatre-vingt-dix, il décide de se consacrer exclusivement à la peinture. Il est aussi à l’aise avec un pinceau qu’avec une bombe aerosol. Il cherche constamment l’harmonie à travers les formes, les volumes, les ombres et les lumières. [4]

Oeuvre de JALLAL - ©No Fake In My news

Mur réalisé par l’artiste graffeur Jallal membre du Crew LFE (La Fine Équipe) sur la façade de L’ART SEINE 22b quai d Austerlitz Paris 13.

Un petit mot pour finir…

« J’ai la conviction absolue que le sens et l’interprétation d’une œuvre d’art ne sont pas définis une fois pour toutes par l’artiste ni son époque, mais qu’ils sont enrichis par chaque regard, chaque visiteur » Marie Lavandier, directrice du Louvre Lens, historienne de l’art et anthropologue de formation. [5]  

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