V.G. - No Fake In My News - Page 8

Boulot broyeur

Boulot broyeur

 

Faites de bonnes études, soyez performants et créatifs, investissez-vous, ayez la niaque … toutes ces invectives mais sans jamais entendre la phrase magique : soyez heureux !

Pourquoi le désir d’épanouissement s’est-il aussi vite retourné contre nous? Parce que la notion du travail (et non celle du bien-être) a été érigée comme valeur absolue de l’accomplissement de soi. Ce qui creusa alors le trou béant devant lequel on se trouve aujourd’hui.

Car même le plus riche, l’ambitieux dont les dents rayent le parquet, l’arriviste, le matérialiste qui affiche ses biens, aucun de ceux-là n’est surhomme face à la diminution physique ou à la maladie.

Actuellement, les 35 – 45 ans, y compris les plus diplômés sont devenus des forcenés du travail sacrifiés sur l’autel de la rentabilité et de la productivité.
Petit à petit on voit des gens sombrer uniquement à cause du boulot. Il ne s’agit plus de témoignages lointains de personnes qu’on entend sur les ondes. Désormais, les retours sur la douleur au travail sont autour de soi, très proches. Alors, on a envie de crier : RAS LE BOL !

Ce n’était pas ça la promesse faite à l’entrée dans le monde du travail à la fin des années 90. Non. On devait essayer de gagner de l’argent afin de construire une vie confortable à l’abri du besoin, et non performer à n’importe quel prix juste pour prouver qu’on existe. L’injonction qui est faite d’avoir un travail pour être quelqu’un dans la société fait miroiter le paradis mais au bout, nombreux sont ceux à n’y voir qu’un mirage.

Fonctionnaire ou salarié du privé, tour à tour la déprime attend au coin du bureau. Concrètement, cela se traduit par du harcèlement professionnel subi de manière très insidieuse, des démissions sèches sans demander son reste, des arrêts pour incapacité, du burn-out, des femmes placardisées après une grossesse quand elles n’ont pas tout simplement été licenciées … pour cause économique soit disant.

Qu’attend- on pour que l’humain reste réellement au centre des préoccupations ? Le H de RH ne devrait pas faire penser à Harcèlement ou Humiliation !

RH ce n’est pas dépouiller l’humain de toutes ses ressources et le jeter dès qu’il a été bien pressé comme un citron.
Ce n’est pas licencier massivement et se réjouir un an plus tard d’avoir fait des bénéfices énormes !!!! En quoi l’entreprise a-t-elle réussi ?

Le H devrait rester Humain.

Face à des salariés en difficulté, le rôle des managers ou des professionnels de l’embauche devraient être de l’accompagner en le faisant progresser sur ses points de défaillance. Ou le cas échéant, lui accorder au moins du temps pour une discussion honnête et profonde pouvant lui permettre un sursaut.

  1. Pas de faire croire qu’il n’y arrive pas tout le poussant à bout jusqu’à ce qu’il démissionne.
  2. Pas en le rabaissant à coup de lettres d’avertissements ou de mails de dénigrement sur son travail.

Il peut arriver que nous ayons des failles face à des taches qui nous sont confiées, ou qu’on soit incompétents devant de nouvelles attributions.

La faute à qui ?

A celui qui a toujours refusé de promouvoir de bons éléments, d’accorder des formations à la hauteur des enjeux, de remplacer des outils défectueux ou tout simplement à celui qui recourt allègrement au copinage là où on attend de lui des appréciations objectives.

Pourquoi les managers eux ne reconnaissent jamais qu’ils ont été défaillants ? Il leur est plus facile d’asséner des théories sur le bien être ou le bonheur au travail. Le « Chief Hapiness Officer » ( responsable du bonheur en entreprise ) est devenu un profil dont vont se doter de nombreuses entreprises.

Mais on a beau trouver un joli nom au joli concept, rien ne s’améliorera si son rôle se cantonne à :

  1. Faire croire dans le discours que l’épanouissement peut se trouver dans l’entreprise quand dans la réalité l’univers professionnel nous consume.
  2. Faire diversion en organisant des sorties entre collègues ou des journées “on va faire des gâteaux” quand au même moment le salarié qui rentre chez lui le soir tombe sur une lettre d’avertissement pour objectif non atteint.

Le changement doit venir d’une prise de conscience collective des priorités dans nos entreprises, dans notre société.

La notion de revenu universel au cœur des débats actuels fait rigoler certains qui n’hésitent pas à parler d’utopie. Mais quoi de dramatique à penser un autre type de société qui a le mérite de proposer une solution où l’individu est perçu comme un être précieux?

En quoi le modèle dans lequel nous baignons actuellement est-il tant que ça une réussite ? A voir l’écart qui se creuse de plus en plus entre les nantis et les plus pauvres, on peut en douter.

En fait comme beaucoup, ça m’énerve que des gens bien soient détruits par leur environnement professionnel car je me sens impuissante à leur venir en aide. Et ce n’est pas parce que je suis plutôt bien lotie ( pour le moment ) que je suis indifférente à ce qui se passe autour. Bien au contraire. Ma révolte reste intacte.

Petite dédicace à Séverine, Sandrine, Anne, Marine, Nicolas, Jo, K, H, S.

Vilédé GNANVO

Fuck Fake News

Fuck Fake News

 

Depuis quelque temps, de nombreuses voix s’élèvent pour sensibiliser à la déstabilisation générale provoquée par les « fake news » (fausses informations) et l’engrenage dans lequel cela pourrait nous plonger durablement.

On sent l’inquiétude monter peu à peu en France car l’incertitude des résultats des élections (premières indications dès ce soir) fait craindre le pire. Cependant, il faut rappeler que nombreux sont les acteurs ou corps de métiers qui au fil des pratiques ont permis ce qui nous apparaît aujourd’hui comme un danger à éviter. En effet et de manière évidente, les choses ne tournent plus très rond.

« Clashez » cette info que je ne saurais voir… Hein ? Fake news !

Même si la tendance à la désinformation n’est pas un phénomène nouveau, sa dénonciation a pris de l’ampleur en France surtout depuis peu.

Plus globalement et à travers le monde, on peut constater la volonté de certains acteurs politiques de faire fi des médias traditionnels pour être directement en lien avec les citoyens [1]. Ne nous y trompons pas, cette méthode n’a rien de philanthropique. L’objectif n’est autre que de décrédibiliser les sources habituelles d’information pour pouvoir garder des « fidèles » dans un univers, irrigué régulièrement par une information au mieux maîtrisée, ou à défaut déformée. C’est bien évidement de la propagande. Sauf que cette fois ci les canaux numériques la rendent plus facilement accessible. Et démonter cette imposture apparaît compliqué tant la masse des gens touchés et consentants (ou pour le moins impassibles) est grande.

Pour preuve notons que malgré les prises de positions géopolitiques de toutes parts, l’enracinement de Vladimir Poutine dans sa région s’est opérée, le Brexit n’est plus une menace mais un processus en cours de réalisation, l’hyperbole véridique érigée en modèle par Donald Trump a atteint son objectif en voyant arriver au pouvoir le président américain le moins populaire de tous les temps [2] .

En effet, le mensonge s’est insidieusement imposé comme un outil de communication dont on se sert sans scrupule. Loin d’être l’apanage des seuls hommes politiques, les fake news se traduisent également par la diffusion d’informations très partisanes par des sites qui se présentent comme sources neutres.

Et si les gens croient à ces fausses informations, c’est parce qu’elles touchent chez eux des émotions qui les rendent aptes à adhérer à ce qui pourtant peut apparaître irréaliste. Plus c’est gros, plus ça passe. On commence par en rigoler mais à force d’asséner un mensonge, il finit par s’inscrire dans nos mémoires comme étant une vérité.

Par de telles méthodes nos âmes sont offensées… oh !

Comment en est-on arrivé à un tel niveau de défiance généralisée?

Il me semble que désigner les fake news comme étant le problème est une erreur. Le vrai questionnement réside dans des pratiques qui existent depuis longtemps et sans aucune remise en cause dans divers corps de métiers. Peut-être aurez-vous l’impression que ce sont des lieux communs mais j’ai essayé de mettre en exergue ci-dessous ce qui selon moi a poussé au désamour des médias et de la parole politique.

Les hommes politiques.
Durant le récent scandale du « Pénélopegate », rares ont été les personnalités politiques à prendre la parole pour dénoncer ou nous nous éclairer sur cette pratique d’embauche des assistants parlementaires. Il a fallu attendre deux débats télévisés pour que Jean luc Mélenchon fasse allusion (grâce à sa formule Pudeur de Gazelle) aux « affaires » et que Philippe Poutou évoque clairement les déboires judiciaires touchant deux autres candidats pour qu’on acte des prises de paroles publiques émanant de personnages politiques portant la voix de certains.

Est-ce par souci d’auto-protection de caste ? Sans doute. Mais en attendant, la classe politique en sort amoindrie, désavouée et apparaît peu fiable. Son silence dans ce contexte particulier est d’autant plus assourdissant que sur d’autres sujets, sa parole est prolifique. Les candidats aux élections ont massivement et collectivement recours au mensonge pour se faire élire en nous livrant depuis des années des programmes et des promesses qu’ils sont incapables de respecter. Leurs politiques se sont décrédibilisés par l’absence de résultats perçus comme positifs. En cela, ils ont été précurseurs et restent actifs en matière de fake news.

Certains médias.
Quelques intervieweurs sont « coupables » d’avoir baissé les bras face aux politiques invités sur les plateaux télé ou à la radio. Ceux-ci, au lieu de répondre aux questions posées, savent très bien manier la langue de bois ou sortir des éléments de langage qui à force de répétition donneraient le tournis à une statue de marbre. Je n’ai jamais vraiment compris pourquoi face à une mauvaise foi avérée de l’homme interviewé, on ne coupe pas tout simplement le micro comme l’a récemment fait un journaliste sur CNN .

Ou peut-être que oui j’ai compris : l’enjeu du buzz, le souci de l’audience.

La frontière entre les journalistes éditorialistes et ceux qui relatent des faits a trop longtemps été brouillée. Il n’est pas rare de voir des prises de positions sans ambiguïté émaner de gens qui passent leur temps à revendiquer leur neutralité juste du fait qu’ils ont la carte de presse. Pourtant, il paraît tellement plus sain d’avoir une opinion et un parti pris, plutôt que de faire comme si on était toujours détaché des réalités qu’on décrit.

Cela a contribué au fait que les médias dans leur ensemble aient perdu de leur crédibilité, poussant ainsi tout un chacun à recourir à Internet ou aux réseaux sociaux en tant que source d’informations.

Les communicants.
En recevant des dossiers de presse ou des communiqués, les médias devraient ne pas répéter mot pour mot ce qui y est inscrit.

Ils ne sont pas non plus obligés de tendre le micro aux communicants qui veulent restaurer médiatiquement l’image de leur client. Cela est valable pour l’avocat qui défend quelqu’un qu’il sait pertinemment coupable. Il n’a aucun tort à le défendre, au contraire c’est son droit absolu, c’est le socle d’une bonne justice en démocratie. Mais que les médias reprennent allègrement sa plaidoirie me semble une grande erreur et contribue à faire de la désinformation.

Les GAFA et acteurs du net.
On attend des entreprises du Web ou des réseaux sociaux qu’ils suppriment pour nous les vidéos et images pouvant choquer l’internaute. C’est la raison pour laquelle ces derniers ont recours aux modérateurs ou aux logiciels de détection. Mais cela a un coût. Or tout buzz rapporte gros. Les sites et réseaux sociaux mettent tellement l’accent sur l’engagement – partages et commentaires des utilisateurs – , qu’ils ont laissé faire et dire n’importe quoi sur leurs plateformes de partage… sous prétexte de respecter l’espace de liberté. D’où le gros dilemme qui se pose à tous : comment lutter contre les fausses informations de manière efficace tout en ne faisant pas de censure ? A titre d’exemple, l’Allemagne vient d’approuver un projet de loi qui sanctionnerait par de fortes amendes les réaux sociaux qui ne supprimeraient pas rapidement les « publications manifestement délictueuses ». La tâche ne va pas être facile car on réalise vite que l’esprit même de manipulation est devenue une norme courante pour certains [3] .

Les citoyens ordinaires.
Elle est où notre hargne ? Une société ne se construit pas toute seule. Chacun doit faire sa part. Il n’est plus envisageable de rester des observateurs qui attendent de commenter les résultats de ceux qui font. De se contenter de faire la curation de contenus sans se soucier de l’origine des informations. On ne s’improvise pas social media manager ou gestionnaire de l’information, ce sont des métiers qui nécessitent des compétences.

Chacun de nous a participé d’une manière ou d’une autre à ce délitement des choses. C’est donc à chacun de nous de contribuer à tout restaurer car derrière ce système, pour l’instant, il y a encore des humains.

Et cela peut provoquer une certaine zizanie …. Alors comment y remédier ?

Cette montée en puissance des fake news oblige tous les spécialistes des médias et de la communication à revoir leurs méthodes de gestion et diffusion de l’information. Face à la libération d’une certaine parole jusque-là contenue, le besoin de sélectionner et hiérarchiser l’information, sera encore plus important. C’est là que les community managers ou autres spécialistes de la veille auront matière à faire valoir leur expertise. La majorité des jeunes ne savent pas dissocier une fausse information d’une vraie. C’est pour cela que le changement passera d’abord par une éducation d’accès au numérique comme l’idée du Civic online reasoning proposée par un membre de l’assemblée de Californie [4].

Le journal Le Monde vient de lancer le Decodex. « Le Décodex est un outil pour vous aider à vérifier les informations qui circulent sur Internet et dénicher les rumeurs, exagérations ou déformations ». Des émissions comme Cash investigation (pour ne citer que celle-là en France) essaient par tous le moyens de nous faire accéder à ce qu’on veut cacher par des actions de communications. Elice Lucet est désormais érigée en modèle, à mon avis à juste titre.

Les Gafa se mobilisent tour à tour pour pouvoir mettre en lumière ou écarter les sites dédiés à diffuser de l’information tronquée ou carrément fausse. Cela suppose pour eux de recourir à une embauche massive de modérateurs ce qui constitue un coût financier non négligeable. Internet Archives s’est lancé comme mission d’enregistrer toutes les interventions de Donald Trump non seulement comme bases de connaissances mais aussi pour s’en servir comme arme de vérification de ce qui a été dit à un instant T.

Cette démarche ne doit pas concerner seulement les acteurs du journalisme mais bien un pan entier de la société consommatrice effrénée d’information. Au-delà d’une loi sanctionnant la diffusion de fausse information , c’est aussi le comportement de l’utilisateur qui doit être revu.

Rideau baissé.

Mais à une époque où la durée d’une information est de plus en plus éphémère, faire accepter comme référence ces outils de vérification sera déjà une manière de venir à bout d’un processus en pleine croissance.

Le dernier épisode (Haine virtuelle) de la saison 3 de Black Mirror illustre parfaitement ce qui nous attend si nous continuons à suivre des pratiques en meute sans se soucier de leur origine ni destination.

Ceci étant, on peut aussi se rassurer en disant que d’ici peu de temps, ce terme « fake news » et toutes les problématiques soulevées par cela vont laisser place à un autre phénomène comme l’a été le thème des Lanceurs d’alertes il y a quelques années… Pour peu que les résultats des élections présidentielles ne nous plongent pas encore plus dans le désarroi dès ce soir …

Vilédé GNANVO

De la ruée vers l’or ? En tout cas il y a de la «pokémonétisation» dans l’air

De la ruée vers l’or ? En tout cas il y a de la «pokémonétisation» dans l’air

 

De la ruée vers l’or à Pokémon GO il n’y a qu’un pas que nombre de chasseurs de trésors franchissent.

Pour être honnête, je ne m’y connais pas en jeux vidéo. Je ne suis ni passionnée par cet univers, ni experte du domaine. D’ailleurs, je suis passée complètement à côté de la folie Pokémon de la fin des années 90. Mais qui qu’on soit aujourd’hui, il faut être totalement déconnecté pour ignorer tout l’engouement suscité par Pokémon GO. Alors pour ne pas rester une fois de plus dans l’ignorance, j’ai voulu comprendre un peu de quoi il s’agissait.

C’est quoi Pokémon GO pour moi ?

Chercheurs de pokemon

Un jeu de réalité augmentée qui consiste à chasser des créatures disséminées un peu partout dans la nature. Muni de votre téléphone portable, il faut aller à la recherche de tout Pokémon captable dans un environnement. Les plus difficiles à attraper sont les plus rares donc les plus prisés. L’intérêt du jeu réside dans le fait que tout se déroule via une technologie : la réalité augmentée de votre téléphone. C’est surtout ça qui a permis de toucher autant de jeunes de tous les continents, et qui fait de ce jeu l’un des plus téléchargés au monde, et en a converti d’autres à se réapproprier les moments vécus avec les Pokémon quelques années auparavant. Car il faut le dire, Nintendo joue sur la frustration des trentenaires qui regardaient les dessins animés Pokémon, sans pouvoir faire comme leurs héros favoris, sortir et aller les chasser . Les substituts commerciaux (jeux de cartes, figurines, jeux vidéo…) n’avaient pas tout a fait la même saveur.

Pokemon en réalité augmentée

De tout ce que j’entends ou observe sur les comportements que cela provoque, la première image qui m’est tout de suite venue à l’esprit, est celle de la ruée vers l’or et des chasseurs de trésor. Le dénominateur commun de ces activités, outre le plaisir — nécessité dans certains cas — de chercher, c’est la grande motivation pour trouver : une paillette d’or, un petit métal précieux, un trésor caché quelque part (Pikachu, Carapuce, Bulbizarre voire le graal, Leviator). Aucun doute, l’esprit de l’aventurier pionnier du milieu du 19ème siècle est toujours présent.

Petit rappel de ce qu’était la ruée vers l’or.

Ruee vers l'or

En 1848, des hommes du monde entier affluent en Californie pour essayer de tenter leur chance en cherchant de l’or. A l’époque, des milliers de personnes ont été attirées par l’espoir d’un enrichissement rapide, laissant parfois derrière eux tout ce qu’elles avaient. Leur obsession alors résidait dans une recherche acharnée afin de découvrir quelques lingots d’or pour sortir de leur misère. Bien évidemment, cette aventure n’a pas été concluante pour tous. Certains n’y ont vu qu’un mirage. Beaucoup de ces pionniers étaient confrontés à un univers de violence où la loi du plus fort régnait. Bon nombre d’entre eux cherchaient, quelques-uns trouvaient les premières paillettes d’or, mais au final, peu d’entre eux touchaient à la grande fortune. Il est clair que tout le monde n’aura pas eu la chance de Teddy Tucker (explorateur marin bermudien) découvreur en 1955 de la croix en or de 22,5 carats dans un galion espagnol qui avait coulé 360 ans auparavant. Mais aujourd’hui encore, et dans de nombreux pays (Mauritanie, Soudan…) l’industrie aurifère reste présente, avec tout ce que cela implique comme enjeux économiques et stratégiques.

La chasse aux trésors

Chercheurs de metaux

Les chercheurs de trésor n’ont donc pas disparu, mais le phénomène qui s’est développé ces dernières années dans les pays occidentaux tourne plus autour du loisir et de la découverte que de la recherche d’enrichissement. Même dans le cas d’orpailleurs occasionnels qui recherchent un peu de pécule pour arrondir leurs fins de mois ou agrandir leur collection d’objets précieux, la finalité reste avant tout ludique. Le phénomène de mode connait donc un nouvel essor, et la frénésie autour de l’activité des joailliers n’est pas prête de s’épuiser.

Si Pokémon GO c’est la chasse physique d’un trésor virtuel en réalité augmentée, ce n’est ni plus ni moins la poursuite d’une activité (le virtuel en moins) vieille de plusieurs années : la chasse aux trésors.

A Londres dans l’entre-deux guerres, tard un soir, un petit groupe d’amis avait décidé de lancer une chasse au trésor un peu délurée. Il s’agissait de jeunes aristocrates riches, hédonistes et désœuvrés, surnommés par la presse les « Bright Young People ». Parmi les événements festifs qu’ils organisaient au cœur de la ville et largement relayés dans les journaux, figuraient les « treasure hunts » (chasses au trésor). Considérés comme la « génération perdue », ils n’en demeuraient pas moins les « people », donc les influenceurs de l’époque.

Au-delà de la simple activité organisée en petit comité pour fêter un événement (anniversaires, jeux pendant les vacances dans des centres de loisirs), ce genre d’activité a connu un boom depuis quelques années, surtout à l’échelle des villes qui ne tarissent plus d’imagination. Tel a été le cas de la traditionnelle chasse aux trésors de Paris organisée le 2 juillet 2016, pour ne citer que celle de la capitale.
Quel que soit le lieu, tous ces challenges de plus en plus prisés visent à véhiculer des valeurs importantes :

  • le sport à travers la constitution d’équipe, l’endurance, les villes transformées en vaste terrain de jeu, les compétitions organisées entre les groupes, l’idée d’un championnat à organiser dès 2017…
  • le loisir via le partage, la convivialité, la résolution d’énigmes
  • la culture par la découverte des villes sous des angles méconnus

Des émissions de télé ont popularisé l’intérêt de la prospection de l’or comme au Canada avec le « Gold Rush » ou prochainement « la course aux trésors d’Historia » . En France, Fort Boyard reste une émission de référence, avec des audiences tout au long des années écoulées qui reflètent le fort intérêt pour la recherche de trésors cachés.

Sur le terrain numérique, bien que les jeux d’indices en ligne existent depuis longtemps, c’est désormais sur les réseaux sociaux que des acteurs s’en emparent pour peaufiner leurs stratégies de communication ou marketing.

L’ère de la chasse aux trésors 2.0.

Une compagnie aérienne, Icelandair a récemment lancé sur Facebook et Twitter une grande partie de chasse aux trésors à coup de diffusion d’indices dévoilés pour retrouver des billets d’avion dissimulés un peu partout à Montréal, laissant ainsi la possibilité à quelques heureux de gagner des voyages vers des pays européens.

Plus insolite, la nouvelle tendance pour des millionnaires est de dissimuler de l’argent dans des endroits publics des grandes villes, et communiquer sur les réseaux sociaux afin que des individus recherchent — et encore mieux, trouvent — les précieux gains. Inutile de dire que les besoins de sécurité sur le terrain ne permettent pas toujours la réalisation de leur objectif . Dans un autre domaine, le défi « GéoPixels » lancé par le département de Seine-Maritime depuis 2015 permet de découvrir le patrimoine dudit département.

Le géocaching a de beaux jours devant lui. D’autres initiatives intéressantes ont lieu sur un plan artistique. Ainsi, pour le lancement d’un nouvel album souterrain nommé « Epiphany » , l’artiste Moriarty a invité ses fans à participer à une chasse aux trésors de 13 inédits musicaux de son précédent album « Epitaph ». La sortie du nouvel album est ainsi conditionnée par la découverte des 13 titres . Au même moment, des artistes comme Rihanna interdisent aux fans de jouer avec l’application pendant leurs concerts. Une chose est de s’intéresser à Pokémon mais de là à se laisser éclipser en tant que star… Ok, je suis peut être mauvaise langue. En fait, c’est surement pour les aider à pouvoir développer leur capacité à se concentrer sur une chose à la fois.

Pokémon GO : les moins

MOINS

Car devenir chasseur de Pokémon peut s’avérer parfois dangereux.
Au-delà des mesures nécessaires pour contenir les risques liés à la sécurité des données personnelles (les hackers ont déjà procédé à des attaques), se pose également la question de la réglementation à mettre en place pour cette activité.
En France, la gendarmerie nationale sensibilise sur les dangers possibles tant pour les conducteurs que pour les piétons étourdis. Il en est de même pour bon nombre de pays dans lesquels le jeu est sorti plus tôt.

Affichage de sécurité, Don't pokemon drive

Le joueur doit rester en état d’alerte permanent car à tout moment peut apparaître un des petits monstres. L’effet de surprise peut donc être déstabilisant. A priori, s’il est interdit de téléphoner au volant, on devrait encore moins pouvoir y dresser les fameuses petites bestioles. Mais bon, qui a dit que tous ceux qui ont obtenu le permis l’ont mérité ? Je ne vais pas vous relater une énième fois toutes les anecdotes survenues lors de la participation au jeu de quelques personnes. Mais certains cas valent franchement le détour :

On sera tous d’accord, ce n’est pas très malin de la part de l’éditeur d’avoir placé les petits démons en Posavina, région située au nord de la Bosnie-Herzégovine, et qui accessoirement compte de nombreux champs de mines . Et c’est sûr que malgré les panneaux signalant le danger, il est difficile d’y prêter attention alors qu’on a les yeux rivés sur son téléphone.

Pas plus glorieux, un Carapuce a été géolocalisé en plein champ de bataille en Irak . Je crois que le but recherché par les joueurs, c’est de se divertir en quittant quelques instants la dure réalité pour un virtuel plus joyeux. Pas de faire la guerre pour de vrai…

De manière plus anecdotique, il y a l’histoire de cette américaine tombée sur un cadavre en cherchant un Pokémon, ou encore le français interpellé alors qu’il pénétrait par inadvertance une base militaire en Indonésie .

Allez, une dernière plus légère : c’est l’australien qui plaque son job pour se reconvertir en chercheur de Pokemon. Trop fort… Mais là, la nature du risque n’est pas du tout la même.

D’autres histoires insolites plus ou moins légères courent le web concernant des personnes peu prudentes. Tout comme à l’époque de la ruée vers l’or, où la découverte de gisements à un endroit provoquait un mouvement de foules de personnes recherchant quelques grammes de métaux précieux, la dimension communautaire de Pokémon GO peut pousser à initier des chasses en groupes. L’aspect sociabilisant peut paraître dérisoire, tant des dizaines de personnes foncent tels des zombies vers un même objectif sans aucun regard ni les uns pour les autres, ni pour l’endroit vers lequel ils se dirigent. Mais loin d’être affolant, il faut au contraire y voir la possibilité de vivre des moments de partage à l’ère du virtuel à outrance.

Pokémon GO: les plus.

PLUS

Ce jeu a d’abord pour vocation d’être ludique : tout ce qui peut apporter un peu de bonheur et de légèreté est appréciable par les temps qui courent.

Il pousse les jeunes à plus de nomadisme donc à pratiquer du sport car le chasseur est obligé de se déplacer constamment.

Pokémon GO c’est aussi l’opportunité pour les communes de trouver un moyen de se valoriser .
C’est l’occasion pour certaines villes de faire découvrir leur patrimoine, les jardins, l’architecture, les places etc., en nouant des partenariats avec l’éditeur du jeu.

C’est en tout cas une vraie occasion d’intéresser les gens à la richesse de la nature et pourquoi pas, susciter des vocations ?

Enfin, pour les acteurs du marketing et de la communication digitale, c’est un marché qui ne s’est pas fait attendre. Des enseignes peuvent investir massivement dans le sponsoring, nouer des partenariats afin d’attirer des gens vers leurs boutiques, bars ou restaurants. Monoprix ne s’y est pas trompé en montant son opération « Pokémonop » . Pour une marque, s’associer à Pokémon GO peut être « in » et promesse de visibilité. Le capital sympathie n’en sera que bénéfique. Le but consisterait aussi à modeler le comportement des individus en les attirant vers des lieux pour les inciter à consommer.

Questionnements.

A en croire Mark Schramm, la manne d’or ne sera pas forcément au rendez-vous pour les petits éditeurs de jeux vidéo . Mais ce qui est certain, c’est que Nintendo et la société Niantic qui a développé l’application Pokemeon GO peuvent se frotter les mains. L’action de Nintendo a flambé dès la sortie du jeu. Dès son lancement, le jeu a dépassé tous les espoirs en étant en tête des applis mobiles les plus téléchargées actuellement, quel que soit son lieu de lancement. Il s’agit d’une appli très rentable qui génère des revenus considérables. S’il est vendu comme jeu gratuit, les modules payants sont nombreux et le joueur rendu addict, motivé par la performance, et qui cherche à atteindre les échelons les plus hauts a vite fait de casser la tirelire. En effet, le jeu compterait plus d’achats intégrés que tout le reste du marché des jeux mobiles .

« C’est via The Pokemon Company dont Nintendo détient 33% des parts de vote » que l’or coulera à flot grâce aux produits dérivés, partenariats commerciaux et autres droits à l’image [ « Pokémon Go, le retour à la raison ». Les Echos du 26/07/2016 p 18 ].
Dans cette chasse au trésor, une fois de plus le butin final sera inégalement réparti, et le chasseur de trésor ne sera pas celui qui l’empochera.

Quoiqu’il en soit, de manière plus globale, cette « ruée vers l’or » numérique va peut-être nous faire rentrer dans une nouvelle ère, celle de la « pokemonétisation » ? De nos jours, l’or est toujours la valeur refuge par excellence mais qui sait si dans quelques années un Leviator ne l’aura pas remplacé … Bon ok, je m’égare…

Je me « pokémonise! »

Attrape moi si tu peux

Vilédé GNANVO

Comme un air de nostalgie

Comme un air de nostalgie

 

Cela fait deux semaines que je suis en vacances au Bénin, dans mon pays d’origine. J’ai eu l’occasion de manger tous les mets qui me manquent en France, de redécouvrir le patrimoine culturel et de m’immerger à nouveau dans l’ambiance festive des discothèques de Cotonou.

Ce matin, je me suis assise sur la terrasse, l’ordinateur posé sur le genou pour lire mes mails et m’informer un peu sur l’actualité en France.

Mais je suis gênée car il y a du bruit. Je n’arrive pas à me concentrer. Depuis une heure, j’entends une playlist de musiques qui se succèdent. Il s’agit d’une compilation de tubes divers (musique traditionnelle, musique en vogue du moment, RnB). Je trouve que le volume est fort, trop fort. Je me lève pour voir si cela provient de la chambre, prête à demander à ce qu’on baisse le son. Après tout, je veux du calme pour me concentrer. Je suis en vacances pour me reposer.

Mais je réalise que la musique vient de l’extérieur. De la maison d’à côté ! J’ai l’impression de subir alors que « Moi » j’ai décidé que c’était le moment d’avoir un peu de tranquillité.

Je bouillonne intérieurement. Je suis prête à sortir pour râler quand soudain, je me rends compte que c’est précisément ça qui m’avait le plus manqué au début quand je suis arrivée en France bien des années auparavant.

Les maisons ouvertes les weekends et la musique provenant d’on ne sait exactement où. Je prends conscience que cela faisait partie de la vie quotidienne, de l’ambiance. J’ignore même si à l’époque, ça gênait ou pas. Quoi qu’il en soit, je n’avais jamais été témoin d’une plainte de quiconque pouvant faire référence à un problème de voisinage.

En un court instant, je revois ma mère trente ans auparavant, s’assoire le dimanche sur le canapé pour se passer du vernis à ongles, avec comme bruit de fond un mélange de rythmes venant de maisons différentes. Je me rappelle que deces musiques, je n’en entendais qu’une seule, probablement celle qui me plaisait le plus.

Ce souvenir m’a apaisé, car ce n’est plus d’une nuisance venant de voisins trop bruyants qu’il s’agit, mais de l’image que j’ai des douze premières années passées au Bénin.

Plus rien à faire du besoin de calme. Exit l’actualité française, les retombées de la dernière émission politique de Léa Salamé, Emmanuel Macron se présentant pour 2017 ou pas, probable réconciliation entre Martine Aubry et François Hollande, les péripéties des habitants d’une certaine maison du secret…

Je suis en vacances et je viens de retrouver une ambiance que j’avais perdue. Alors je me détends et j’apprécie l’instant de beauté, pur moment de bonheur.
J’ignore pour combien de temps je l’apprécierai encore tant cette pratique se fait désormais rare. Mais ce qui est sûr c’est que ce dimanche matin, j’ai aimé ça aussi du Bénin.

Vilédé GNANVO

La La Saint Valentin…

La La Saint Valentin…

 

Comme 1,3 million de personnes , j’ai été moi aussi voir La La Land sorti fin janvier. Voici un film qui illustre parfaitement ce qu’est l’amour sur un long terme. Des sensibilités les plus romantiques jusqu’aux amoureux qui ont les pieds sur terre, chacun trouvera son compte dans cette comédie musicale qui est déjà annoncée par certains comme « LE » film de l’année… [ Bonne chance à tous les autres films qui sortiront entre mars et décembre 2017 !].
 
Quoiqu’il en soit, le 26 février 2017, la cérémonie des Oscars aux Etats-Unis permettra de savoir si l’enthousiasme autour de ce film est conforme à la réception qu’en a fait Hollywood. Mais sans rien dévoiler, je suis en mesure de vous dire que sa date de sortie a été on ne peut mieux calibrée pour la Saint Valentin , fête des amoureux qui aura lieu demain.
 
Selon une infographie publiée récemment par 3W Régie , près de la moitié des français en couple célébrera cette fête. Et gageons que bon nombre de soupirants saisiront cette occasion pour lancer leurs flèches , avec l’espoir d’atteindre le cœur de leurs cibles.
 
Dans beaucoup de pays nordiques, cette période correspond à la saison d’accouplement chez les oiseaux d’où le fait de l’avoir assimilée depuis des années à un symbole de l’amour et de la procréation. Peu importe que dans d’autres régions du globe, on célèbre autant la journée des amoureux que celle de l’amitié. In fine, l’amour prend toujours le dessus car il est la raison d’être de la majorité d’entre nous, il est peut-être même l’oxygène de notre vie.
 
Ceci dit, de la symbolique religieuse à l’origine de cette date, on ne retient aujourd’hui que l’occasion d’une célébration marketing à l’échelle mondiale. Tout comme Hallowen, la Saint Valentin s’est largement exportée dans le monde et représente une manne financière pour les entreprises allant des chocolatiers aux fleuristes , en passant par les restaurateurs sans oublier le secteur de l’hôtellerie. Tous les commerçants s’engouffrent dans la brèche et le périmètre couvert par les cadeaux offerts à cette occasion s’élargit d’année en année.
HappyValentine'sDay! ©No Fake In My News

Pendant ce temps-là, que feront les célibataires?

Les fêtes de la Sainte Catherine et la Saint Nicolas qui ont eu lieu respectivement le 25 novembre et le 6 décembre dernier sont passées totalement inaperçues , du moins sur le plan du matraquage commercial.

Dans le passé, « Lorsqu’un homme a dépassé l’âge de 30 ans sans être marié, on dit qu’il “porte la crosse de Saint Nicolas”, tout comme on dit qu’une jeune fille “coiffe la Sainte Catherine” lorsqu’elle atteint l’âge de 25 ans sans être mariée » [1].

A l’heure actuelle, toute cette catégorie se résume au terme Célibataires. Vous savez, ces personnes pour qui l’amour n’est pas au rendez-vous. Qu’à cela ne tienne! Pour les booster, voici trois options envisageables pour passer la journée de demain au mieux.

NO ©nofake

1- Rester chez soi à se morfondre dans le canapé et à pester contre cette débauche de cœurs rouges qu’on rencontre à tous les coins de rue, en écoutant en boucle « Je hais les couples qui me rappellent que je suis seule … » d’Anais.

2- Se rabattre sur des solutions numériques de simulation amoureuse et vivre quelque chose de totalement virtuel et platonique comme le font des milliers de japonais par le biais d’applications comme « “Tokimeki kareshi” (le copain des grands émois) ou “sumakare” (le copain du smartphone) qui imitent la communication via des échanges écrits avec un faux petit ami, à la façon d’une messagerie instantanée»

BOF!
YES!

Cette solution me semble la meilleure. Si vous n’avez pas envie d’attendre en vain un éventuel coup de foudre, provoquez-le. De nombreuses sorties sont organisées en soirée et sont dédiées aux célibataires aspirant à une rencontre.

 

Mais vous pouvez aussi chercher l’heureux (se) élu (e), muni de votre smartphone .
Si on met de côté les sites de rencontre historiques et bien connus comme Meetic , Adopteunmec.com ou encore Badoo, voici une liste ( non exhaustive) de cinq applications de dating qui peuvent vous permettre de rencontrer sinon l’amour à vie, du moins quelqu’un …

Elles sont toutes gratuites, disponibles sur iOS , Android et pour certaines, sur windows phone.

Tinder.
Elle totalise 50 millions d’utilisateurs actifs [2]et 10 milliards de Matchs. C’est sans doute l’appli la plus connue et la plus facile d’utilisation. L’interaction est immédiate, on repère par géolocalisation quelqu’un dans sa zone de présence. Si une compatibilité est approuvée des deux côtés, les deux utilisateurs poursuivent leur discussion sur un tchat privé et plus si affinité …. On peut s’y connecter via son compte Facebook et il suffit d’un clic pour se désabonner.

Happn.
Happn est une application de rencontre géolocalisée lancée en février 2014. Concurrente française de Tinder , elle permet de mettre en relation les gens qui se sont croisés dans la vie de tous les jours. Deux utilisateurs passés au même endroit sont ainsi connectés en temps réel. Leur mise en relation est gratuite si leur « like » est réciproque. Dans le cas contraire, il faut recourir à l’option payante pour entrer en contact. Il y a environ 20 millions d’inscrits [3].

Smail.
C’est un site de rencontre et chat en ligne, gratuit orienté réseau social. On peut y faire de nouvelles connaissances, discuter en direct ou échanger ses passions et idées sur des forums. Il compte environ 900 000 personnes inscrites et plus de 300 000 comptes sont actifs.

Grindr.
Calqué sur le modèle de Tinder, il s’agit du numéro un des applications de rencontres s’adressant spécifiquement aux Gays et bisexuels. Elle comptabilise environ 10,5 millions d’utilisateurs, dont 3,8 qui l’utilisent au moins une fois par mois. Elle axe sur les rencontres régionales. Les clients Grindr sont majoritairement américains. Il existe une version en abonnement sans publicité : Grindr Xtra [4].

Desire. (Si vous êtes déjà en couple mais que ça tangue un peu.)
C’est une nouvelle application mobile ( développée par des entrepreneurs espagnols) dont le but est de réveiller l’étincelle dans les couples. Elle permet de s’adonner à une série de jeux qui poussent à démarrer la relation ou de faire repartir la flamme. L’idée est que dans le couple il y ait une compétition dans laquelle on défie l’ autre pour effectuer un gage de préférence pouvant inciter à la mise en action et pimenter le jeu afin de rentrer de plein pied dans la romance. Elle a été téléchargée par plus de 120.000 utilisateurs [5].

 

Vous voilà dotés de quelques outils. Même si les manières de concevoir une vie à deux ont énormément évolué, ce jour ne laisse personne indifférent. Alors, pourvu que les esseulés y voient la célébration de ce à quoi ils aspirent et qu’ils atteindront un jour.

P.S : Le top 1 des preuves d’amour hors St Valentin, c’est lorsqu’un homme qui vit avec sa compagne depuis plusieurs années, interpelle cette dernière dans une conversation de groupe sur WhatsApp: « Hey bonjour demoiselle, je peux avoir ton 06 ? » Si ça c’est pas de l’amour ….

Bonne saint valentin à tous !

Vilédé GNANVO

L’appel du street art

L’appel du street art

 

Le savez-vous ? La part de marché que représente le street art en France se situe autour de 100 millions d’euros [1] et [2]. Un chiffre qui ferait bien des envieux dans d’autres secteurs de l’économie française.

Avant de m’intéresser à cet art, j’étais loin de me douter de tout ce que cela recouvrait comme variétés, spécificités et richesses, même si j’y ai tout de suite décelé l’importance qu’avait la notion de partage.
Je ne soupçonnais pas le monde qui sépare l’artiste qui crée son œuvre spontanément dans un espace urbain, de celui qui dépose son art sur un mur à l’extérieur. J’ignorais tout du bombing, stencilart, throw-up, distorsion, sprayart, fresques, vandalisme … Ma connaissance se limitait à trois termes génériques : graffiti, tag et street art.

Depuis, j’ai fait du chemin, et j’ai même été surprise de constater que beaucoup d’artistes voulaient se distancier de l’appellation « street art ». Comme si cela avait une connotation trop propre, trop marketing, trop « fourre-tout », trop à la portée du premier venu…

La beauté réside dans les yeux de celui qui regarde.

Etant ce genre de premier venu, je n’ai pu faire l’impasse sur quelques questionnements.

  • Comment s’autoriser à juger l’art urbain alors qu’on n’a pas de background culturel du secteur?
  • En même temps, comment ne pas se sentir légitime à porter une appréciation sur une œuvre qu’on reçoit en pleine face sans l’avoir recherchée, parfois complètement à l’improviste au détour d’une ruelle, sur une façade d’immeuble ou à même le sol ?

Je n’ai pas encore de réponse à ces questions. Pour l’instant, je saisis par l’image des œuvres qui me plaisent et je les appose sur un mur virtuel , reflet de ce qui est jugé par mon regard comme étant esthétique. Peut-être est-ce une manière de reprendre du pouvoir sur le fait que justement cet art nous est parfois imposé malgré nous.

Je vois bien le problème qui s’est posé à certains, confrontés au mur affichant un pénis géant peint par l’artiste Bonom en Belgique. Face aux plaintes, la justice a tranché et plutôt que de s’embourber dans des débats incessants sur la liberté de création, elle a astucieusement argumenté du danger auquel pourraient être soumis les employés pour effacer l’œuvre perchée dans un recoin d’un mur sur les toits.

A ce débat, la France n’échappe pas et renvoie à son texte sur la loi de création. A côté de la liberté d’expression qui fait appel au discours d’opinion, il y a la liberté de création à laquelle personne n’a le droit d’entraver. Le législateur reste garant de cette liberté de chacun de créer même si pour certains, l’inspiration ou la conception de l’art réside dans la dégradation voire le vandalisme.

Et quand ce qui impulse l’artiste c’est l’adrénaline et la pression, l’illégalité devient une partie intégrante de son acte de créer. Alors dans ce cas de figure, pour lui, le droit ne se demande pas, il se prend . « Dès que le graffiti demande la permission, il se formate » [3]

Anamorphose du Collectif “Quiet Curious Guys” - L'Anamorphose Project 2017 - ©No Fake In My News

L’œuvre illégale n’est pas pour autant sans propriété. Son auteur demeure titulaire au regard du droit même si dans la pratique, la transformation numérique et l’explosion de l’usage des réseaux sociaux fragilisent quelque peu cette propriété intellectuelle.

L’artiste est embarqué dans la galère de son temps : Internet et les réseaux sociaux

Internet telle une vague entraîne tout le monde dans son élan, propulsant certains bien au-delà des frontières imaginées tout en réduisant d’autres à néant. Avec le numérique tout se décloisonne de plus en plus. Aujourd’hui, tout le monde a accès à toutes formes d’art. Il n’y a plus automatiquement de public cible pour chaque catégorie. Du coup, le problème de la compréhension de ce que veut dire l’artiste urbain peut se poser car inévitablement, les nouvelles technologies ont une grande influence sur sa pratique.

D’une part, l’interface numérique est une opportunité car elle permet de documenter les coulisses de la création des œuvres. Plus que jamais le souci de partage reprend le dessus. Internet a donc été le moyen pour les artistes de s’ouvrir sur d’autres terrains en plus du mural. Le net art s’est développé. Des artistes comme Benjamin Goulon revendiquent totalement leur appropriation de cet univers numérique comme espace de créativité et d’exploration technologique. Le net c’est aussi le lieu où l’artiste se définit lui-même, indexe son œuvre et se classe lui-même dans une sous-catégorie. Il n’a pas forcément besoin d’interlocuteur pour expliquer son art : juste une bonne catégorisation et des milliers de gens peuvent accéder à son univers.

D’un autre coté, certains artistes au contraire se sentent dépossédés de leur œuvre, voire trahis par la catégorisation dans laquelle ils sont mis. Un graffeur historique n’a pas spécialement envie de voir son œuvre hashtagué « street art » sur Instagram par un néophyte qui ne connait rien aux spécificités de sa pratique de création. Les réseaux sociaux dans ce sens ne servent pas toujours la culture de l’art urbain car comme partout ailleurs, c’est la course au plus grand nombre de followers. Certains algorithmes vont renforcer ou aliéner un artiste.

Enfin pour d’autres, il s’agit de savoir comment conserver et archiver des œuvres quand elles sont le fait d’anonymes ou issues du vandalisme. Grace à la géolocalisation, on observe à quel point le graffiti est une culture interactive car il se crée, se détruit, se fait recouvrir, se redétruit. Sa valeur intrinsèque réside dans son coté fugace. Mais cette nécessité d’archiver et de pérenniser ne va pas sans l’institutionnalisation d’un art qui depuis était éphémère et clandestin.

Du vandalisme au vendu

Street art - Photo issue de @urbanartfan

Le street art connait un véritable essor depuis plusieurs années. Désormais le marché de l’art contemporain le reconnait et l’intègre totalement. Les maisons de vente ( Pescheteau Badin ou Artcurial ) participent à son anoblissement en mettant à l’honneur les œuvres de ses artistes [4]. Vendues aux enchères, des créations artistiques qui en sont issues se permettent même le luxe de détrôner des œuvres sur le marché de l’art contemporain. Des galeries spécialisées se multiplient et en font un commerce pour promouvoir les artistes qu’ils suivent.

Cette expansion de l’art urbain va bien au-delà du simple univers des galeries. Un MBA special steet art a été créé en 2016. Paris vient d’ouvrir son premier musée dédié (Art 42 ) à l’intérieur de la novatrice Ecole 42. L’artiste ZEVS était récemment exposé au Château de Vincennes et a conçu sa création décalée tout autour de l’univers prestigieux d’un tel lieu.

Des centres commerciaux font des appels à projet pour dynamiser leurs espaces grâce à la création. Des efforts sont faits par des associations pour essayer de sédentariser des artistes autour de rendez-vous ponctuels ou de « murs » . En 2016 sur l’ensemble du territoire, 43 projets ont bénéficié d’une aide du Ministère de la Culture dans le cadre de l’appel à projets pour réalisation d’oeuvres de « street art » [5]. Des parcours sont créés , ainsi que des visites « street art » effectuées comme une sortie culturelle.

L’art urbain devient « vendeur ». Nombreuses sont les villes qui de nos jours le mettent en exergue comme argument touristique en pleine émergence. Tout le 13ème arrondissement parisien voit ses énormes façades recouvertes de fresques plus belles les unes que les autres. Les municipalités dans leur effort pour comprendre ce qu’il se passe mènent des politiques culturelles où le street art s’inscrit dans le budget de la culture ou celui du tourisme.

Pour arriver à cette démocratisation, il a fallu que les artistes eux mêmes s’adaptent à la nouvelle demande du public, qu’ils se professionnalisent en terme de marketing. Les plus connus collaborent avec les grandes marques. Non sans que cela fasse grincer des dents ceux qui estiment qu’on est loin de l’esprit vandal et que toute légitimité de se revendiquer street artiste s’en trouve réduite.

Hybridation Business / Street art

YES de ZEVS - Expo ZEVS Noir Eclair 2017- ©No Fake In My News

Désormais, l’artiste embrasse plus facilement des projets dont l’essence est la rencontre d’univers créatifs et marketing. Les marques n’hésitent plus à se servir du street art pour communiquer. Elles le voient comme un business rentable et hyper tendance. Pour le lancement de sa surface 3, Microsoft a fait appel à un street artiste de renom qui a géré un projet en collaboration avec d’autres artistes . « Intitulé “Designed on Surface”, le nouveau programme de Microsoft a été mis sous l’égide de Jasper Wong. A la tête d’une équipe de 17 artistes, le graphiste américain a mené une campagne qui consiste à réaliser des peintures murales à l’aide des nouvelles tablettes PC de la gamme Surface » [6].

Il faut dire que l’expansion du street art va de pair avec la résurgence du guerrilla marketing. Une réelle interaction se crée . La rue devient un espace plébiscité et adapté à la promotion ponctuelle d’un événement ou du lancement d’un produit. Même si le guérilla marketing n’est pas nouveau, il a connu ces dernières années un plus grand boom car les réseaux sociaux et l’information zapping permettent un relais bien plus adapté au message à faire passer. Tous ces acteurs veulent ainsi toucher directement le consommateur car les imbrications entre le numérique et le réel sont de plus en plus ténues [7].

Le street art prend pleinement sa place dans cette économie collaborative en quête de spontanéité, de vérité et de joie. Les mécènes commencent à s’y intéresser autrement que par le prisme du regard condescendant que pose le bourgeois sur le « tagueur des quartiers ». La rue culturelle n’a pas dit son dernier mot. L’art n’a pas de frontières.

Pour conclure, en aparté…

Artiste Jessy Monlouis Doudoustyle en plein travail au Lab 14 - ©No Fake In My News

Aujourd’hui, c’est le vernissage des installations au Lab14 , espace éphémère à Paris dédié au street art. La néophyte que je suis y a déjà fait un petit tour et n’a pas été déçue par l’esprit de partage tant revendiqué par les créateurs. J’y ai rencontré Doudoustyle , Photograffée et FKDL . Ils m’ont accordé du temps en plein travail, expliqué leur art. C’était un moment privilégié car je réalise que malgré leur talent, ils ne se perchent pas tout en haut en tant qu’artiste bobo . Ils sont fidèles à l’idée de partage.

C’est peut être cette singularité qui fera que cet art sera toujours riche tout en restant profondément humain malgré les tentatives de récupération de part et d’autre.

P.S : Pour vous donner une idée de ce que vous verrez au Lab 14, munie de votre appareil photo, voici la même œuvre de Marko-93.

Oeuvre de Marko-93 visible au Lab 14 - ©No Fake In My News

Vilédé GNANVO

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